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Leur société
Réchauffement climatique : capitalisme responsable
Sans surprise le Conseil constitutionnel a validé, à la mi-août, la loi climat du gouvernement. La plupart des associations de défense de l’environnement lui dénient toute efficacité face aux enjeux du réchauffement climatique.
Dans cette loi, Macron s’est saisi de certaines mesures préconisées par la Convention citoyenne sur le climat, mais en prenant soin de les vider de toutes les contraintes qui auraient pu entraver la course au profit des capitalistes. Le contraste est saisissant avec les termes du dernier rapport du GIEC qui affirme que « toutes les régions [de la planète] vont vivre plus de répercussions du changement climatique », dont certaines seront « irréversibles pour des siècles, voire des millénaires ». Ce GIEC n’est pourtant pas une organisation contestataire antigouvernementale mais le groupe de scientifiques climatologues mis sur pied par l’ONU.
Rien que ces dernières semaines, la succession dramatique d’incendies autour de la Méditerranée, dans l’Ouest américain et canadien ainsi qu’en Sibérie, et les inondations catastrophiques en Allemagne et en Belgique, devraient logiquement inciter à bouleverser les modes de production agricole et industriel qui émettent trop de gaz à effet de serre.
C’est précisément ce que les États sont incapables de faire car leur fonction fondamentale est de préserver la domination économique des grands groupes capitalistes. Le recours déposé auprès du Conseil constitutionnel par soixante députés de gauche, LFI, PS et PCF, qui prétendent porter une meilleure loi climat, passe sous silence ce rôle de l’État.
Cet avatar environnemental du réformisme le plus classique est d’autant plus ridicule lorsque ces courants politiques, qui se veulent les défenseurs de la « souveraineté nationale de la France », se heurtent à un problème mondial dont la solution ne peut être que planétaire. Or le morcellement de ce monde entre États rivaux, soutenant chacun des grands groupes capitalistes concurrents qui se livrent une guerre économique permanente, les rend complètement inaptes à empêcher la catastrophe climatique.
Pour les mêmes raisons, les grands-messes que sont les conférences sur la planète sont inopérantes : la prochaine COP, vingt-sixième du nom, qui se réunira à l’automne, n’aboutira à rien de plus que les 25 précédentes. Elles ont au mieux produit des consensus diplomatiques, comme les accords de Paris de 2015 signés par 195 États, dont la plupart n’avaient aucune intention de les respecter, qui n’ont jamais ralenti le réchauffement climatique.
Renverser le pouvoir de cette poignée d’actionnaires richissimes qui font la pluie et le beau temps sur l’économie mondiale est le seul moyen d’assurer la sécurité de la population.
Seule une économie planifiée à l’échelle planétaire, dont le but serait de satisfaire les besoins présents et futurs de l’humanité, permettra de faire des choix ne menant pas à la catastrophe environnementale annoncée depuis des décennies.