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- Lutte ouvrière n°2768
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Leur société
Les manœuvres démagogiques du gouvernement
Le gouvernement, relayé complaisamment par une partie de la presse, a mis l’accent sur l’existence de pancartes antisémites lors des manifestations. Il s’en sert pour tenter de discréditer l’ensemble d’un mouvement qui ne faiblit pas.
Il est vrai que l’extrême droite et certains courants particulièrement réactionnaires sont présents dans ces manifestations et cherchent à profiter de la colère en la détournant des véritables responsables. Ce sont exactement les mêmes courants politiques qui accusent les travailleurs immigrés, les sans-papiers, les réfugiés, les migrants d’être responsables du chômage afin de cacher la responsabilité, accablante, des capitalistes qui licencient. Et quand la colère des travailleurs se tourne contre ceux qui dirigent la société, ces courants tentent alors, en reprenant les immondices antisémites, de camoufler que ce sont les capitalistes, les grandes entreprises qui dominent l’économie.
Les idées politiques d’extrême droite, le racisme et l’antisémitisme, représentent un véritable danger. Le fait qu’elles puissent s’exprimer dans ces manifestations n’est, hélas, pas étonnant. Non seulement elles sont endémiques dans cette société d’oppression, mais, depuis des décennies, tous les gouvernants de gauche comme de droite ont agité les préjugés antimigrants, antimusulmans, voire ont multiplié les mesures contre ces travailleurs pour accentuer la division. Cette poussée générale à droite fait resurgir et renforce tous les préjugés dont, inévitablement, l’antisémitisme.
Le fait qu’ils trouvent à s’exprimer parmi les manifestants contre le passe sanitaire ne doit pas retenir les travailleurs conscients d’aller y défendre leurs idées. Cela montre que la méfiance et la colère contre un gouvernement ne sont que le début de la conscience… si toutefois ces sentiments rencontrent une politique fondée sur les intérêts de la classe ouvrière.
Il faut combattre la montée de l’extrême droite et le crédit qu’elle gagne dans les classes populaires. Il faut combattre l’antisémitisme que certains voudraient faire passer pour de la contestation du capitalisme. Seuls ceux qui dénoncent les vrais possédants, les vrais dirigeants de l’économie – les capitalistes exploiteurs du travail ouvrier, affameurs des pays pauvres –, peuvent le faire efficacement.
Les communistes révolutionnaires doivent porter haut et fort leur programme, pour la défense des intérêts des travailleurs et pour l’expropriation des capitalistes. La classe ouvrière armée des idées politiques lui permettant de mener ses combats jusqu’au bout : voilà le seul antidote contre la montée des idées racistes et xénophobes.