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Leur société
Pauvreté : précarité énergétique en hausse
Selon l’Observatoire nationale de la précarité énergétique (ONPE), de plus en plus de familles ont du mal à payer leurs factures d’électricité ou de gaz, et le médiateur de l’énergie reçoit un nombre croissant de demandes d’aide de la part de consommateurs en situation d’impayés. En un an, celles-ci ont augmenté de 18 %.
Ce dernier « craint qu’en 2019, le nombre d’interventions pour impayés, coupures ou réduction de puissance, dépasse les 572 000 réalisées en 2018 ». Effectivement, sauf pendant la période de la trêve hivernale, les fournisseurs d’énergie peuvent couper ou restreindre la fourniture d’énergie à des mauvais payeurs.
Environ 7 millions de personnes, soit un habitant sur dix, sont en précarité énergétique, c’est-à-dire que, selon l’ONPE, « les revenus et les conditions d’habitat ne permettent pas de satisfaire les besoins » en chauffage. Ainsi, en 2018, 15 % des foyers ont été obligés de restreindre leur chauffage et ont souffert du froid en hiver pendant des périodes plus ou moins longues, tandis que beaucoup trop d’autres, à qui on a coupé l’électricité et le gaz, ont dû se rabattre sur un éclairage à la bougie et un mode de chauffage tout aussi dangereux.
L’État a bien mis en place un chèque énergie pour venir en aide aux plus démunis, dont le montant annuel se situe autour de 200 euros. Or, non seulement les foyers le touchent entre fin mars et fin avril, après que les grosses factures d’hiver ont été acquittées, mais cela ne fait pas le compte. Pour l’ONPE, au moins 710 euros seraient nécessaires, ne serait-ce que pour faire face aux hausses à répétition des tarifs de l’électricité.
Plus le logement est ancien et mal isolé, si ce n’est insalubre, plus les frais de chauffage sont élevés et plus on risque les coupures. Une fois de plus, les plus pauvres sont doublement frappés.