- Accueil
- Lutte ouvrière n°2674
- Aciérie et laminoir LME – Trith-Saint-Léger : le patron doit remballer son plan
Dans les entreprises
Aciérie et laminoir LME – Trith-Saint-Léger : le patron doit remballer son plan
Pendant deux jours, les 530 salariés de LME, Laminés marchands européens, à Trith-Saint-Léger dans le Nord, ont débrayé contre l’accord voulu par la direction.
Début octobre, prétendant vouloir se préparer à d’éventuelles difficultés face à la crise, la direction de LME a annoncé sa volonté d’imposer aux travailleurs ce qu’elle appelait un accord de performance collective. Celui-ci comprenait de nombreux reculs : selon les équipes, perte jusqu’à 14 jours de RTT, suppression de la plupart des primes, possibilité pour le patron de changer les horaires quasiment du jour au lendemain, obligation de travailler le week-end pour les postés du laminoir.
LME appartient au groupe Beltrame, dont le directeur, David Iroz, se vantait il y a quelques mois dans la presse régionale des bons résultats du site. Le double discours n’a pas plu aux salariés.
Profitant d’une commande spéciale pour la Suisse, dont la production devait commencer mercredi 23 octobre, les travailleurs de l’équipe du matin de l’aciérie ont spontanément décidé de débrayer, suivis par ceux du laminoir. Les syndicats ont suivi la base et les débrayages se sont poursuivis d’équipe en équipe pendant deux jours. Quand les chefs ont cherché à savoir qui étaient les meneurs de ce mouvement, des travailleurs ont répondu : « C’est la direction ! C’est elle qui a provoqué la grève ! »
Le 25 octobre, face à la réaction collective, elle annonçait l’abandon de son accord de performance. Première bataille gagnée ! Certaines équipes ont continué à débrayer quelques heures pour montrer leur détermination et maintenir une certaine pression sur les syndicats. Beaucoup d’ouvriers restent méfiants, car ils savent bien que la direction ne va pas en rester là, mais ce qu’ils ont fait doit la faire réfléchir.