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- Lutte ouvrière n°2674
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Dans les entreprises
SNCF : SNCF : La solidarité dans les autres ateliers
Dans bon nombre de gares et ateliers SNCF, le conflit de Châtillon est suivi de très près. En effet, partout, la direction a tenté ou tente de remettre en question les accords locaux et de supprimer tout ce qui est plus favorable que la réglementation stricte du travail.
La réaction a souvent été admirative devant la détermination des cheminots de Châtillon à « poser la caisse », à refuser de vendre leur peau pour une prime, alors même que les salaires des ouvriers de maintenance sont proches du smic, et à faire reculer la direction. Alors que bien souvent dans les ateliers, on entend que seuls les roulants sont en mesure de paralyser le trafic, beaucoup ont été stupéfaits de voir que 250 cheminots des ateliers, en cessant le travail, entraînaient en deux jours une quasi-paralysie du trafic TGV sur un quart du pays.
Eh oui, la productivité a supprimé bon nombre d’emplois de cheminots. Mais chacun d’entre eux a un rôle d’autant plus irremplaçable !
À Châtillon comme dans les autres centres de maintenance, la direction économise sur les effectifs et le matériel. Le développement des trains Ouigo, par exemple, suppose que ceux-ci soient entretenus et réparés la nuit pour être disponibles en gare au matin. Voilà pourquoi la direction généralise les nuits, pourrissant la vie et la santé des cheminots des ateliers ! Mais cette politique de flux tendu avec la peau des cheminots lui revient en boomerang en cas de grève.
Si actuellement le mouvement de Châtillon ne s’est pas étendu à d’autres secteurs, pas même à l’ensemble du site, plusieurs manifestations de solidarité se sont produites. Ainsi aux ateliers TGV de Paris Sud-Est, les cheminots refusent d’être des casseurs de grève et d’intervenir sur des rames de Châtillon dont ils ont diffusé les numéros à tous. Aux ateliers du Landy, un droit d’alerte a été déposé contre l’envoi de chefs à Châtillon pour remplacer les grévistes, ce qui a dissuadé la direction du Landy de le tenter.
Et surtout, après le succès du mouvement de droit de retrait du week-end précédent, une nouvelle démonstration est faite que l’action la plus efficace est celle qui part et s’organise à la base. Nul doute que cette idée va germer, chez les travailleurs du ferroviaire et ailleurs.