Guadeloupe : le petit tour pour rien d’Édouard Philippe30/10/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/10/2674.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Guadeloupe : le petit tour pour rien d’Édouard Philippe

Le Premier ministre Édouard Philippe a débarqué en Guadeloupe samedi 26 octobre, accompagné par la ministre des Outre-mer, celle de l’Enseignement et de la recherche, et celle de la Transition écologique.

Il venait clore la conférence internationale sur les sargasses, qui vient de se tenir en Guadeloupe. Les sargasses sont ces algues flottantes qui, poussées par les courants, envahissent périodiquement une partie du littoral de la Guadeloupe, de la Martinique, comme d’autres îles et pays des Caraïbes. Les premiers échouages ont eu lieu en 2011, et depuis ils sont de plus en plus massifs. C’est un fléau : en pourrissant sur le rivage, ces algues dégagent des gaz toxiques qui provoquent des malaises pouvant aller jusqu’au coma, voire la mort, et qui attaquent le métal. Dégageant une odeur pestilentielle, elles contiennent aussi du chlordécone et de l’arsenic.

Ce déplacement du gouvernement relève de la posture politicienne. Même le quotidien France Antilles, d’ordinaire très déférent avec le pouvoir, a titré en première page sur une des ministres : « Un petit tour et puis s’en va » et « Une visite de politesse ». C’est tout dire !

Bien sûr, Philippe a fait étalage de son art de tourner de belles phrases sans rien lâcher ni promettre. Citons : « La bonne façon de régler le sujet n’est pas de multiplier les plans année après année » ou « Il faut (…) se projeter dans l’avenir et trouver des solutions à long terme ». Et pour conclure : « Les solutions doivent être mondiales. »

Il a aussi rappelé le financement par l’État de l’achat de kit sargasses… très insuffisants pour faire face aux invasions. Il s’agit d’engins de ramassage côtiers et de quelques barrages flottants, peu efficaces, posés en mer. Pour l’ensemble du littoral, trois bateaux de ramassage sont prévus pour la prochaine saison. Les crédits à la recherche vont diminuer. Rien n’est prévu pour transformer et utiliser les tonnes d’algues ramassées et stockées. Il n’a pas apporté de précision sur la reconduction du plan de 10 millions sur deux ans lancé en 2018.

Après un petit tour de détente à la plage de Port-Louis, pas affectée par cette pollution, puis une visite sur le chantier du nouveau CHU qui devrait, dit-on, être livré d’ici trois ans, les ministres s’en sont retournés à leur point de départ.

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