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- Lutte ouvrière n°2417
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Leur société
Une période d'essai de trois ans ?
À en croire les patrons, les emplois en CDI créeraient du chômage du fait que cela les empêche... de licencier comme ils l'entendent. Ils veulent pouvoir embaucher des salariés et avoir le droit de les licencier sans aucune restriction. Ils avancent aussi le fait que les différents types de contrats d'embauche seraient une source d'inégalité entre les travailleurs. Mais leur sensibilité aux inégalités sociales ne va pas jusqu'à demander que tous les salariés bénéficient du contrat le plus favorable ! Et, alors qu'actuellement 84 % des embauches se font en CDD, cela ne suffit pas encore au patronat, qui voudrait que tous les travailleurs aient un statut précaire.
Une dernière attaque en règle est venue du maire socialiste de Lyon. Dans une interview donnée au journal patronal Usine nouvelle, Gérard Collomb plaide pour un CDI « plus flexible au début ». Il propose que celui-ci soit assorti d'une « période d'essai de deux ou trois ans, pour que l'entrepreneur évalue le salarié et l'évolution de l'activité ». Mais, au bout de trois ans, le salarié en CDI ne serait pas protégé pour autant, puisque Collomb précise que « la sécurité augmenterait au fil du temps, avec des périodes de préavis [de licenciement] rallongées, et des indemnités plus conséquentes ».
En 2006, le Premier ministre de l'époque, Villepin, avait tenté la même chose avec le contrat première embauche pour les jeunes. Ce CPE prévoyait une période d'essai de deux ans et, si le salarié rompait le contrat de travail, il ne touchait pas d'indemnités chômage. En manifestant leur colère, les jeunes avaient réussi à contraindre Villepin à retirer son projet. Un exemple à suivre pour tous les travailleurs, s'ils ne veulent pas perdre les quelques protections existantes contre les licenciements.