Des sécurités réelles devraient être installées rapidement, plus qu'un simple bouton sur le tableau de commandes et le câble d'arrêt, qui n'ont pas suffi à empêcher que le travailleur soit happé par la machine.

L'installation se monterait à environ 20 000 euros sur cette machine, où travaillent six ouvriers en 3x8. Une somme dérisoire au vu des profits de l'usine. Comme certains le soulignent, dégoûtés : on voit à quel prix ils estiment notre vie, puisque la direction a jusque-là économisé cette somme.

L'arrêt de la Calandre perturbe des secteurs de l'usine qui dépendent d'elle, d'autant plus que les stocks sont minimes. Pour le patron, à la fin de l'année, moins l'usine en a, mieux c'est pour les revenus à déclarer aux impôts.

La direction a décrété du chômage pour quatre secteurs, entre un et trois jours. Tous les travailleurs sont plutôt satisfaits de ces congés pas prévus... même si la perte est de 14 euros par jour pour un salaire de 1 400 euros.

Par contre, la direction en a profité aussi pour licencier vingt travailleurs intérimaires, c'est-à-dire la quasi-totalité de ceux encore présents en cette fin d'année, et quel que soit l'endroit où ils travaillaient. Beaucoup dans l'usine sont écoeurés de la manoeuvre. La direction a promis de les reprendre dès que possible. Mais elle ne va pas jusqu'à payer la prime de 13^e mois qu'ils vont perdre sur novembre. Comme elle ne paiera pas le salaire qui va manquer à beaucoup.

La direction est entièrement responsable de l'accident et de l'arrêt de la Calandre, mais en fait payer les frais aux travailleurs, avec le plus complet cynisme.