Sanofi, Quetigny : La grève continue26/11/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/11/2417.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Sanofi, Quetigny : La grève continue

La grève des travailleurs de l'usine de Sanofi à Quetigny, dans le Doubs, contre le rachat de leur usine par le sous-traitant pharmaceutique Delpharm, entrait lundi 24 novembre dans sa quatrième semaine.

Quasiment tous les ouvriers grévistes étaient encore sur le pied de guerre, renforcés par l'arrivée d'employés de bureau au milieu de la semaine précédente.

Celle-ci a été rythmée par les négociations tournant autour des primes de participation, entre les représentants désignés par les ouvriers grévistes et la direction, assistée par toute une panoplie de cadres au garde-à-vous. Les grévistes demandent 50 000 euros, ce qui correspond à sept ans de primes de participation, parce que Delpharm va continuer à produire pour Sanofi pendant au moins sept ans. La prime proposée lors des négociations était fixée à 15 000 euros, soit l'équivalent de deux ans de primes chez Sanofi. Les représentants patronaux ont volontairement entretenu le flou, laissant entendre que c'était un minimum qui pouvait être reconductible pendant sept ans, puis se ravisant en affirmant qu'il s'agissait d'un maximum non reconductible.

Le mépris de classe a été la ligne de conduite du chef du site. Il a joyeusement inauguré cette semaine de « négociations », en claquant la porte dès le premier jour au bout de quatre minutes. Enfin, il l'a clôturée en annonçant que ce n'était pas « des négociations, mais des discussions », puis en ajoutant que les « négociations n'auraient lieu qu'à la reprise du boulot ».

En insinuant qu'il suffisait de reprendre le travail pour que le dialogue s'ouvre, la direction, par cette stratégie patronale plutôt classique, cherchait à semer la confusion dans la tête de tous. Et elle y ajoutait sa note personnelle plutôt psychologique : « Je vois dans les yeux de certains qu'ils veulent reprendre le boulot » ou : « Ce mouvement est mené par des fouteurs de m..., des manipulateurs, ou des hypocrites ! » La réponse des grévistes, bien plus châtiée, a été de dire « non » aux propositions patronales.

Partant du principe qu'un groupe de la taille de Sanofi, distribuant des milliards d'euros de dividendes à ses actionnaires, a largement les moyens de donner plus que 15 000 euros par ouvrier, et que ce n'était qu'une faible aumône, ils ont décidé de continuer la grève et ont voté sa reconduite au lundi 24 à la quasi-unanimité.

La stratégie de division du patron a sous-estimé la détermination des travailleurs. Leur combativité a su faire des émules, puisque d'autres travailleurs de différents sites du groupe ont tenu à montrer leur soutien par des collectes de solidarité avec les grévistes.

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