José Socrates, Premier ministre du Portugal de 2005 à 2011, a été interpellé vendredi 21 novembre à sa descente d'avion et placé en détention provisoire lundi 24. Il est poursuivi pour fraude fiscale, corruption et blanchiment d'argent. C'est ce notable socialiste et fervent catholique qui pendant six ans a imposé l'austérité aux travailleurs portugais, pour le plus grand profit de la bourgeoisie nationale et internationale.

Cela fait des années que son nom revenait dans de multiples affaires : appels d'offres truqués, trafics d'influence quand il était ministre, pressions sur des juges, le tout assaisonné de copieux pots-de-vin. En prime, le diplôme d'ingénieur dont il se pare aurait été obtenu au cours d'un « examen » à la table d'un grand restaurant. Mais jusqu'ici la justice n'avait jamais donné suite.

L'enquête actuelle semble tourner autour d'un appartement à Paris, acheté 3 millions, et d'un compte en Suisse d'un montant de 20 millions. Ce compte a d'ailleurs été légalisé au moment où Socrates était Premier ministre. Mais la justice estime qu'il y a disproportion entre les revenus déclarés au fisc et les propriétés acquises.

Socrates a réduit les salaires et les retraites des travailleurs portugais, taillé dans les budgets de l'éducation et de la santé, augmenté la TVA et privatisé à tour de bras. Ses successeurs de droite poursuivent le même sale boulot, avec les mêmes sales méthodes. Le ministre de l'Intérieur a démissionné il y a deux semaines, pris lui aussi dans une affaire de corruption.

Pour gérer et défendre ce régime capitaliste d'exploitation, rien de tel que des corrompus.