26 millions de chômeurs en Europe : L'OIT et les troubles sociaux17/04/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/04/une2333.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

26 millions de chômeurs en Europe : L'OIT et les troubles sociaux

Une étude de l'Organisation internationale du travail publiée le 8 avril montre que 26 millions d'Européens étaient au chômage en février dernier, soit dix millions de plus qu'en 2008. Sur les seuls six derniers mois, les 27 États de l'Union européenne ont enregistré un million de chômeurs de plus. En février, le taux de chômage atteignait dans l'Union 10,9 %, et 12 % dans les 17 États de la zone euro. Sur les 26 millions de chômeurs recensés, 11 millions étaient sans travail depuis douze mois et plus.

Les jeunes et les travailleurs peu qualifiés sont les plus touchés. Le taux de chômage des jeunes a atteint « des niveaux alarmants » dans l'Union européenne, commente l'étude de l'organisme de l'ONU : globalement 23,5 %, avec des records en Grèce (58,4 %) et en Espagne (55,7 %). Dans le même temps, le nombre de travailleurs employés à temps partiel, à titre précaire (intérim, CDD) et sous-payés, qui ne sont pas comptabilités parmi les chômeurs, se sont multipliés partout au nom de la « flexibilisation du travail ». C'est le cas en particulier dans les cinq États de l'UE qui se targuent d'afficher aujourd'hui des taux d'emploi supérieurs aux niveaux d'avant la crise de 2008.

« La situation de l'emploi s'est détériorée depuis l'introduction des politiques d'assainissement budgétaire », autrement dit depuis la généralisation des politiques d'austérité, commente l'étude de l'OIT, qui évoque l'échec de ces politiques à favoriser la reprise économique et la baisse du chômage, et suggère, non une remise en cause, mais un adoucissement de ces politiques.

Menées partout au nom de la compétitivité des économies nationales, quelle que soit la couleur politique du gouvernement en place, ces politiques n'ont cependant pas pour but le retour de la croissance ni la baisse du chômage. Cela, ce n'est que l'habillage destiné à les faire passer. Leur seul objectif est de permettre aux grands capitalistes européens de maintenir leurs profits, voire de les accroître au détriment des populations en dépit de la crise, et même grâce à la crise.

L'explosion du chômage et de la pauvreté, qui sont la conséquence des politiques d'austérité, se traduisent par un « risque croissant de troubles sociaux », commente l'étude, qui semble le déplorer. C'est sans doute vrai. Il faut même espérer que, face à la faillite de plus en plus évidente de ce système économique, la révolte se généralisera, jusqu'à le remettre en cause complètement et à mettre fin à cette dictature d'une poignée de profiteurs qui étouffe toute la société.

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