Lors d'une séance à l'Assemblée nationale, le député UDI Philippe Folliot s'est offert une belle envolée patriotique au sujet de l'île Tromelin.

Certains ont entendu parler de cette île de l'océan Indien par le roman d'Irène Frain, Les Naufragés de l'île Tromelin, relatant un épisode dramatique qui s'y déroula en 1761 : un bateau négrier s'y échoua, les esclaves qu'il transportait furent abandonnés sur l'île et presque tous périrent... Mais peu savent que ce petit îlot d'environ 1 km2 appartient à la France.

Tous les deux mois, celle-ci y envoie par avion militaire trois employés de Météo France chargés de surveiller les cyclones... et de compter les oeufs de tortues. En 2010, le gouvernement a décidé de passer un accord avec l'île Maurice voisine pour une gestion commune de Tromelin en matière de protection de l'environnement et de contrôle de l'espace maritime. L'île Maurice, indépendante depuis 1968, réclame depuis ce temps-là cette cogestion. Si la France l'accepte aujourd'hui, c'est avant tout pour des raisons budgétaires, car le maintien de sa présence sur cette île lointaine coûte cher à l'armée pour un intérêt que celle-ci juge limité.

Cet accord vient d'être ratifié en procédure simplifiée (sans débat) par le Sénat... mais pas par l'Assemblée nationale. Le député Philippe Folliot a en effet arrêté la procédure, dénonçant « un grave précédent d'abandon de souveraineté ». Se faire remarquer et en rajouter sur le thème patriotique, voilà à quoi se résume parfois le métier de député !