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Leur société
Participations : Des « bijoux de famille » qui éveillent l'appétit
L'État a vendu fin mars, pour 448 millions d'euros, 3 % des actions qu'il détenait dans le groupe Safran, dont il reste toutefois le premier actionnaire, avec 27 % du capital. Le gouvernement cherche désespérément de l'argent pour financer ses cadeaux au patronat et il semble vouloir en trouver en vendant une partie des « bijoux de famille » que constituent les participations qu'il détient encore dans diverses grandes entreprises.
Au cours des vingt dernières années, les gouvernements successifs ont privatisé massivement, remettant aux mains des capitalistes des entreprises créées ou développées avec les deniers publics et devenues rentables. Mais l'État conserve encore pour près de 650 milliards de participations dans des domaines variés : ports et aéroports, téléphone, électricité, gaz, jeux, armement, jusqu'au groupe du nucléaire Areva et à la banque Dexia.
Banquiers et financiers salivent devant les actions qui, selon eux, devraient légitimement leur revenir et leur rapporter gros, comme celles de France Télécom, de GDF ou d'EDF, dont l'État s'est déjà plus ou moins désengagé. Quant à l'argent que rapporteraient ces ventes, les banquiers le verraient volontiers consacré à « désendetter » l'État.
Pour le moment, le gouvernement ne précise pas d'autres ventes d'actions que celles de Safran, et il assure que l'argent sera consacré en priorité à financer la Banque publique d'investissement, créée par Hollande pour aider l'industrie. Mais comme cette vente a éveillé l'intérêt des financiers, si ces messieurs décident de faire pression, il n'est pas dit que Hollande résiste longtemps.