- Accueil
- Lutte ouvrière n°2226
- La gauche en bataille... électorale
Leur société
La gauche en bataille... électorale
Avec 35,75 % des suffrages le PS est le gagnant attendu de ce second tour des cantonales. La gauche, a-t-on dit, a frôlé même la majorité avec 49,9 % des votants. Mais ces chiffres sont trompeurs et mystificateurs car l'abstention massive rend bien difficiles les interprétations politiques.
Mais surtout, dans la totalisation que les statisticiens et autres politologues brevetés ont établie, des votes divers et variés sont inclus, qui politiquement ne s'additionnent pas du tout.
Dans ces 49,9 % de la gauche, on a placé les « Verts -Europe écologie » qui ne se reconnaissent pas dans une étiquette de gauche. Quant à ceux qui s'en réclament, un certain nombre, en particulier parmi les représentants politiques qui briguent les suffrages des électeurs, ne seraient pas gênés de changer de bord pour peu que le vent électoral change de cap, sans forcément avoir besoin de changer beaucoup leurs discours. On pourrait en dire tout autant d'un certain nombre de leaders du PS, qui prennent des positions qui les distinguent bien peu de celles défendues par leurs collègues de la majorité actuelle.
Ce qui s'est passé dans certains cantons, entre autres en Seine-Saint-Denis, est certes marginal, mais quand même significatif.
Dans tout ce département, le PS avait fait alliance avec les Verts-Europe écologie face à des candidats s'affichant Front de gauche, pour la majorité membres du PCF. À Aubervilliers, Montreuil, Saint-Denis, les candidats du PCF sont arrivés en tête au premier tour, devant leurs rivaux PS-Verts, sans que ces derniers acceptent de s'effacer, selon les règles non écrites de ce pacte républicain dont, ailleurs, ils sont pourtant d'ardents défenseurs. Ils ont, signalons-le perdu cette bataille. Mais plus significative a été la campagne qu'ils ont faite entre ces deux tours, marquée par un anticommunisme qu'on pourrait qualifier de primaire.
Par exemple, à Aubervilliers, on a vu fleurir leurs affiches sur lesquelles figuraient une faucille et un marteau et où l'on pouvait lire « 60 ans ça suffit ». Derrière l'outrance, on trouve le mépris de ces gens pour les traditions de lutte de la classe ouvrière. À vrai dire, sans surprise.
L'union est un combat, entend-on parfois. Mais ce combat-là, entre formations qui expliquent qu'il faudra s'unir au second tour de la présidentielle de 2012, mais qui se chamaillent pour des postes de conseillers généraux, engagera le monde du travail dans la même impasse que les élections passées.