Guéant en croisade30/03/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/04/une-2226.gif.445x577_q85_box-0%2C9%2C172%2C231_crop_detail.png

Leur société

Guéant en croisade

C'est à croire que le nouveau ministre de l'Intérieur, Guéant, s'est juré de surpasser son prédécesseur Hortefeux dans la surenchère xénophobe.

Après avoir déclaré « qu'à force d'immigration incontrôlée », « les Français ont le sentiment de n'être plus chez eux. », Claude Guéant insiste en demandant aux directeurs départementaux de la sécurité publique et aux commandants de gendarmerie de se mobiliser pour atteindre le chiffre de 28 000 expulsions de clandestins dans l'année, le même chiffre qu'en 2010. Mais il veut « faire mieux » et attend avec impatience de nouveaux outils juridiques fournis par la loi Besson pour dépasser la barre des 28 000 expulsions. Parallèlement, le ministre s'emploie à faire pression sur les États des ressortissants que la police veut expulser. Ces pays sont sommés de fournir des laissez-passer consulaires, c'est-à-dire des titres de voyage permettant à un ressortissant de regagner son pays d'origine. Ces documents sont indispensables pour rendre effective l'expulsion.

Et tant pis si, derrière, des familles sont brisées, si des réfugiés politiques risquent la mort, si des gens sont alors condamnés à retrouver la misère. Et déjà, des préfets s'emploient eux aussi à faire du zèle au mépris des droits élémentaires.

Ainsi, le préfet des Alpes-Maritimes a fixé ses objectifs chiffrés pour son département : 1 420 reconduites vers le pays d'origine et plus de 3 500 réexpéditions de l'autre côté de la frontière, en Italie, chiffres qui ont déclenché la colère du syndicat majoritaire de police, jugeant qu'il s'agit là d'« une pression inadmissible ». La presse rapporte que des policiers des Alpes-Maritimes ont, pour accélérer des reconduites à la frontière italienne, réquisitionné de manière totalement illégale un train express régional. Ils ont fait descendre les passagers et ont exigé du conducteur et des contrôleurs qu'ils conduisent le train à la frontière. Ces derniers ont refusé. Tant mieux, car il faudra la vigilance et la mobilisation de tous pour empêcher ces infamies.

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