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- Lutte ouvrière n°2226
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Dans les entreprises
Arsenaux : L'État au service de Dassault
Le PDG de Dassault Aviation, Charles Edelstenne, a fait savoir au gouvernement que Dassault augmenterait volontiers sa participation au capital des chantiers navals militaires. Mais à condition que l'administration veuille bien régler la question des cinq mille ouvriers d'État employés dans les arsenaux. Dans la bouche de ce grand patron, « régler la question » signifie bien entendu dégrader les conditions d'emploi, de salaire, de protection sociale et de retraite de ces travailleurs en détruisant, vidant ou contournant le statut d'ouvrier d'État. Edelstenne, le bras droit de Dassault, voudrait aussi soumettre à la seule volonté patronale des ouvriers qui, heureusement, n'ont certainement pas dit leur dernier mot.
Ainsi, il ne suffit pas à ce marchand de canons d'amasser des profits assurés en étant le fournisseur exclusif des armées. Il voudrait que ses profits augmentent encore grâce à la diminution de la masse salariale.
Dassault détient 26 % de Thales dont l'État est l'actionnaire majoritaire avec 27 % des actions. Thales possède 25 % de DCNS, les arsenaux, qui lui ont été quasiment offerts par l'État, lequel conserve 75 % du capital à ce jour. Par l'intermédiaire de Thales, Dassault détient donc en fait 7 % seulement des arsenaux, face à l'État qui en contrôle plus de 80 %. Il n'empêche que c'est bien le capital privé qui impose sa loi, ramasse les profits par filiales interposées et exige qu'on serre la vis aux ouvriers. Et qui, finalement, espère se voir remettre une tranche supplémentaire du gâteau, préalablement « dégraissé » par des pouvoirs publics complaisants.
Ce qui démontre que dans l'expression « pouvoirs publics » le terme « publics » est largement abusif.