Toyota - Onnaing (Nord) : Une grève qui fait de l'effet30/03/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/04/une-2226.gif.445x577_q85_box-0%2C9%2C172%2C231_crop_detail.png

Dans les entreprises

Toyota - Onnaing (Nord) : Une grève qui fait de l'effet

Depuis lundi 28 mars, 90 % des 200 ouvriers de Toyota Boshoku à Somain sont en grève pour une augmentation des salaires. Cette entreprise - ex-Faurecia - est en fait un atelier externe de Toyota-Onnaing à qui elle fournit les sièges de la Yaris en flux tendu. Cela fait que les 3 600 ouvriers d'Onnaing (à 30 km de Somain) ont été renvoyés chez eux dès le mardi 29.

À Somain, la semaine précédente, la direction proposait 1,7 % d'augmentation générale, plus 0,2 % en augmentations individuelles dans le cadre des négociations annuelles obligatoires. Malgré les débrayages, elle refusait d'accorder les 2,5 % pour tout le monde - et pas en augmentations individuelles - demandés par les syndicats. Pour tenter de calmer le climat, elle accordait cependant une prime de 750 euros pour le nouveau modèle qui va sortir, alors que les ouvriers demandent 2 000 euros.

Quand les ouvriers d'Onnaing ont été informés de la grève chez Toyota Boshoku et de la prime de 750 euros, la tension est montée d'un cran et des ouvriers ont commencé à parler de se mettre en grève pour une prime identique. Les lignes de production étaient à l'arrêt faute de sièges, et partout dans les ateliers il y avait des groupes de discussion que peu de chefs ont tenté de disperser.

La tension était déjà assez forte, car la direction avait été prise en flagrant délit de mensonge concernant les pièces venant du Japon. Elle avait affirmé que ce n'est que dans quelques semaines qu'il faudrait peut-être contrôler leur radioactivité, car elles arrivaient toutes par bateau. Sauf que des pièces arrivaient aussi par avion ! Sous la pression du mécontentement venant des ateliers, relayée par tous les syndicats, la direction a dû s'engager à faire appel pour les contrôles à l'Apave, une entreprise plus indépendante de Toyota que les cadres maison initialement prévus. Les contrôles devront aussi être effectués en présence de délégués et d'un ouvrier de logistique, pour une garantie supplémentaire.

Un projet pour autoriser la direction à faire produire le dimanche en journée, « exceptionnellement » bien sûr !, était en discussion aussi avec les syndicats. Certains d'entre eux semblaient tentés de signer ce recul des conditions de travail. Mais là aussi l'opposition générale des ouvriers et la pression des ateliers font que les signatures n'ont pour le moment pas eu lieu.

Un autre problème sera le paiement de ces jours où la direction a renvoyé les travailleurs chez eux. Elle a annoncé que les deux premiers jours seraient à rattraper en travaillant quasi gratuitement pendant deux samedis, et que les autres seraient payés en chômage partiel à 95 % du salaire net.

Ce serait bien à Toyota d'assurer le paiement de l'intégralité de nos salaires, et cela aussi sera un des enjeux de la reprise !

Partager