Les effectifs de la fonction publique territoriale diminuent, par le choix de ne pas remplacer tous les départs en retraite des fonctionnaires. C'est par exemple ce qu'envisagent pour l'année à venir au moins un tiers des collectivités locales moyennes et grandes, qui regroupent plus de 80 000 habitants.

La différence avec les autres fonctions publiques est que ce n'est pas le gouvernement qui prend directement cette décision. Dans le cas de la territoriale, chaque collectivité locale organise son propre recrutement. Mais cette différence n'est qu'apparente. Car c'est bien le gouvernement qui, pour réduire ses propres dépenses, se décharge sur les collectivités locales d'un nombre croissant d'activités, sans fournir les financements ni parfois les effectifs nécessaires.

Les lois de décentralisation ont, les unes après les autres, organisé des transferts de compétences défavorables aux collectivités locales. Le versement de l'APA (allocation personnalisée d'autonomie) et du RSA, par exemple, est désormais assuré par les départements et non plus par l'État mais, alors que le nombre d'allocataires augmente, l'État continue à verser aux départements la même somme qu'auparavant.

Au bout de cette chaîne, les travailleurs moins nombreux voient leur charge de travail augmenter, la précarité se développer, tandis que les services rendus aux usagers se dégradent. Il faut donc des embauches massives dans la fonction publique, toutes les fonctions publiques.