Grande-Bretagne : Contre l'austérité, des centaines de milliers de travailleurs dans la rue30/03/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/04/une-2226.gif.445x577_q85_box-0%2C9%2C172%2C231_crop_detail.png

Dans le monde

Grande-Bretagne : Contre l'austérité, des centaines de milliers de travailleurs dans la rue

La manifestation nationale contre la politique d'austérité du gouvernement Cameron, organisée à Londres le samedi 26 mars à l'appel du congrès des syndicats TUC, a été un succès que personne, pas même le gouvernement, n'a osé contester.

Les estimations varient entre 250 000 et 400 000 participants, ce que l'on n'avait pas vu dans une manifestation syndicale depuis 1985. Ils étaient venus de tout le pays, dans plus de 600 cars, plusieurs dizaines de trains spéciaux et d'innombrables voitures. Les jeunes étaient très nombreux - jeunes travailleurs et chômeurs, étudiants, mais aussi de nombreux lycéens venus en groupes. Beaucoup de manifestants avaient apporté leurs pancartes, contre les banquiers ou le chômage, contre les attaques visant les services publics ou la protection sociale - ou encore, pour certains, contre l'intervention en Libye.

Bien que la manifestation ait été plus marquée par la satisfaction des participants de se sentir ainsi en force que par une réelle colère, elle exprimait le sentiment général que c'en était trop et qu'il fallait agir contre les faiseurs de crises et leurs politiciens.

S'agissant de la suite à cette mobilisation, les dirigeants du TUC restent dans un flou artistique. Sans doute deux ou trois leaders syndicaux ont-ils parlé de nouvelles actions, voire de « grèves coordonnées » - sans précision - mais toujours au nom de cette même « alternative ». Autant dire que ce n'est pas de ce côté que viendra l'initiative de la contre-offensive nécessaire de la classe ouvrière.

Néanmoins, les travailleurs britanniques auront fait entendre leur voix, dit ce qu'ils avaient à dire et montré leur force, pendant toute une journée dans les quartiers chics de Londres. Les politiciens de la bourgeoisie et leurs plumitifs aux ordres, qui, depuis la défaite des mineurs dans les années 1980, avaient relégué la classe ouvrière aux oubliettes de l'histoire, au nom de l'avènement d'une prétendue « société sans classe », peuvent remballer leur boniment. Reste à souhaiter que le succès de cette mobilisation contribue à redonner confiance aux travailleurs dans leur capacité à faire face collectivement aux attaques de la bourgeoisie, quitte à passer, pour cela, par-dessus les calculs politiciens des appareils syndicaux.

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