Renault Trucks - Vénissieux (Rhône) : Un premier coup de colère bénéfique11/12/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/12/une2106.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault Trucks - Vénissieux (Rhône) : Un premier coup de colère bénéfique

Jeudi 4 décembre, pour la troisième fois en trois semaines, la direction de Renault Trucks réunissait les organisations syndicales pour négocier les mesures d'accompagnement du chômage partiel prévu dès début janvier 2009 pour une partie des travailleurs, et pouvant aller jusqu'à 90 jours.

Cette réunion se déroulait alors qu'une partie importante des ateliers ne travaillaient pas, la direction ayant imposé des modulations basses (des jours de RTT décalés), non seulement jeudi 4 et vendredi 5 comme tous les jeudis et vendredis de décembre, mais aussi le mercredi 3 décembre, suite à des problèmes d'approvisionnement de pièces par un sous-traitant.

Les travailleurs de la PR (Pièces de rechange) qui, eux, ne sont pas concernés par ces mesures de chômage partiel (qui touchent une minorité de travailleurs à l'usine), n'admettaient pas les mesures envisagées par la direction à la réunion précédente. Car ces mesures, au nom de la solidarité et pour permettre aux travailleurs concernés par le chômage de toucher 90 % de leur salaire mensuel (au lieu de 61 % pour les jours chômés), imposaient à l'ensemble des travailleurs de Renault Trucks de renoncer à trois jours d'ancienneté et de payer une nouvelle cotisation de 0,15 % du salaire.

La quasi-totalité des salariés des ateliers de la PR se sont donc retrouvés, 150 le matin et 80 l'après-midi, à faire grève et à envahir la salle où se tenait la réunion de négociation.

De nombreux travailleurs sont intervenus pour dire aux représentants de la direction qu'il fallait faire payer « ceux qui ont de l'argent », c'est-à-dire les actionnaires, et pas les salariés. Des travailleurs se sont aussi adressés aux représentants présents des organisations syndicales pour leur demander de ne pas accepter, en signant, que ce soit les travailleurs qui paient : le paiement à 100 % doit être assuré par la direction. Ils ont tenu à le dire, parce que tous les syndicats, y compris la CGT, étaient prêts à accepter un compromis faisant participer autant les salariés que la direction.

Finalement, en fin de journée, la direction a décidé de « suspendre » deux des mesures contre lesquelles les travailleurs s'étaient le plus mobilisés : la cotisation de 0,15 % et la suppression des jours d'ancienneté. Cela a bien sûr satisfait les grévistes de la PR, puisque c'est leur mobilisation qui a imposé ce recul.

Mais du coup la direction n'a pas précisé de combien seront finalement indemnisés les travailleurs qui chôment. Une nouvelle réunion était prévue jeudi 11 décembre. En tout cas le problème de l'indemnisation des jours de chômage partiel reste donc posé : à 100 % les travailleurs doivent être indemnisés, et c'est à l'entreprise de payer !

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