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- Lutte ouvrière n°2106
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Service minimum d'accueil dans les écoles primaires : Un recul du gouvernement
Le 25 novembre, devant le congrès des maires de France, Xavier Darcos avait encore affirmé, en parlant du service minimum d'accueil des élèves en cas de grève des enseignants (SMA), que « la loi n'était pas négociable ». Une semaine plus tard, il « négociait » un virage en retirant les plaintes déposées contre des petites communes qui n'avaient pu le mettre en place lors de la grève du 20 novembre, à condition cependant que les maires aient fait preuve de bonne volonté - flou qui laisse une marge pour continuer les poursuites à l'encontre des maires ouvertement hostiles au gouvernement.
La loi sur le service minimal d'accueil des élèves du primaire, bricolée à la va-vite durant l'été, plus pour complaire à un électorat réactionnaire que pour aider les familles, est dans les faits inapplicable dans beaucoup de villes. Selon cette loi, les enseignants qui veulent faire grève doivent se déclarer 48 heures à l'avance et, lorsqu'il y a plus de 25 % de grévistes sur une école, les communes de plus de 3 500 habitants sont dans l'obligation d'organiser une garderie. Or nombre d'entre elles, particulièrement les plus petites, n'ont pas sous la main les personnes ayant les compétences professionnelles requises pour s'occuper d'enfants en toute sécurité, surtout lorsque la grève est très suivie, comme ce fut le cas le 20 novembre.
D'ailleurs, dans de nombreux endroits, les tribunaux administratifs ont donné tort à l'État qui attaquait ces communes, annulant les recours déposés par les préfets. Plutôt que de se voir encore plus largement désavoué par la justice, tout en se mettant à dos une grande partie des maires, Darcos a donc préféré faire machine arrière. Cette manoeuvre ne lui coûte certes pas cher, car la loi sur le SMA n'est rien d'autre qu'une mesure démagogique. Cela n'en montre pas moins que, face à une opposition qui s'exprime un peu largement, ce gouvernement n'est pas aussi fort qu'il voudrait le faire croire.