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Dans les entreprises
Renault Technocentre - Guyancourt (Yvelines) : Mensonges et propagande
Au Technocentre Renault de Guyancourt, où 11 900 travailleurs - 9 500 de Renault et 2 400 prestataires - conçoivent et développent les nouveaux projets de véhicules deux ans avant leur sortie dans la rue, la direction essaie depuis l'été dernier de développer l'inquiétude sur la santé financière de Renault.
En juillet, ce fut l'annonce du plan Ghosn, qui revenait à supprimer 4 000 emplois au moment où les résultats financiers du premier semestre 2008 affichaient 1,467 milliard d'euros. En novembre, la direction du Technocentre organisait des réunions de plusieurs centaines de travailleurs, où le PDG décrivait dans une vidéo la situation économique comme « comparable à celle de 1929, nous n'avons rien vu venir ». C'était la seule chose vraie car, dans Global, une revue interne, de l'été 2008, la direction affirmait, reprenant les prévisions d'un économiste américain, « L'adage selon lequel, quand les États-Unis s'enrhument, le reste du monde risque une pneumonie, n'est plus valide. » On a vu la suite...
Début décembre, les chefs de secteur expliquaient aux travailleurs que Renault manquait d'argent liquide ; qu'il était important de savoir gérer les liquidités dans l'entreprise. Ils annoncèrent que Renault était plus endetté que ses concurrents et que, compte tenu de la crise sur les marchés financiers, le coût de l'argent augmentait et que Renault avait des difficultés pour obtenir de l'argent liquide pour les dépenses. Il convenait donc de prendre des mesures. Mesures dont les chefs firent alors la liste : diminuer les stocks en organisant du chômage partiel, réduire les investissements productifs, les frais de recherche et développement, les dépenses de fournitures de bureau, et enfin limiter les déplacements. Le nouveau mot d'ordre de la direction était : « Avoir du cash ».
La direction du Technocentre fait aussi des économies en fermant le site quinze jours, prenant sur les congés des travailleurs. Quant aux contrats de centaines de travailleurs prestataires, ils ne seront pas renouvelés en 2009.
Et pourtant le « cash » ne manque pas. Nulle part la direction ne mentionne - et pour cause ! - de réduction des dividendes des actionnaires pour limiter les dépenses. Nulle part non plus n'apparaissent les 15 milliards de bénéfices accumulés de 2003 à 2007. Où sont-ils passés ?
En tout cas, il y a largement de quoi indemniser à 100 % les intérimaires, les prestataires et tous les salariés pendant le chômage partiel.