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Interdiction des bombes à sous-munitions ? Les civils n'ont pas fini d'en être victimes
Plus d'une centaine de pays ont signé le 3 décembre à Oslo, la capitale norvégienne, une convention interdisant l'utilisation, la fabrication, le commerce et le stockage des bombes à sous-munitions (BASM). Son entrée en vigueur devrait intervenir courant 2009.
La signature de ce traité a été saluée par certaines ONG, qui se félicitent de l'interdiction de ces armes particulièrement meurtrières pour les populations. D'après Handicap International, 98 % des victimes connues d'armes à sous-munitions sont des civils, et 27 % des enfants.
Les armes à sous-munitions sont des bombes qui, une fois larguées, disséminent de nombreuses autres bombes, de plus petite dimension, sur une grande superficie. Ces armes, qui n'explosent pas toutes lors de l'impact, constituent un danger pour les populations civiles, et cela plusieurs décennies après le conflit. Actuellement, le Laos reste l'un des pays les plus infestés de la planète car 260 millions de sous-munitions ont été déversées par l'aviation américaine entre 1964 et 1973. Plus récemment, ces armes ont été massivement utilisées par Israël lors de sa guerre contre le Liban de l'été 2006, par les forces occidentales en Irak ou encore en Afghanistan.
La portée de ce traité restera cependant limitée, puisqu'il n'a pas été ratifié par les États-Unis, la Russie, la Chine ou Israël, pays gros producteurs et utilisateurs de ces armes. Quant à la France, elle s'est longtemps opposée à cette interdiction, car elle produisait et exportait ce type d'armes dans de nombreux pays, avant finalement de signer le traité d'Oslo. Ce qui ne l'empêchera pas d'intervenir, en Afghanistan par exemple, aux côtés de l'armée américaine qui, elle, continuera à semer par millions ces engins meurtriers.