Eau : plus rare et bientôt plus chère05/04/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/04/2853.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Eau : plus rare et bientôt plus chère

Lors de son discours prononcé le 30 mars au bord du lac de Serre-Ponçon dans les Hautes-Alpes, Macron a présenté un plan de 53 mesures destinées, selon lui, à améliorer la gestion de l’eau et à faire face à la menace de pénurie.

En fait de plan, la politique de Macron en ce domaine se résume à demander aux consommateurs de faire preuve de « sobriété ». Il a évoqué la nécessité d’une réduction de 10 % de la consommation. Il a bien été question d’une tarification progressive, de façon à faire payer plus les gros consommateurs. Mais en réalité les industries grosses utilisatrices seront dispensées d’efforts de sobriété, de même que l’agriculture, responsable de 45 % de la consommation d’eau, avec des pics de 80 % l’été. Toutes les nouvelles installations agricoles devraient être « adaptées au climat de demain », mais sans aucune mesure contraignante. Les contraintes seront réservées à la population, appelée à limiter sa consommation d’eau quand elle se lave les dents et, pour celle à petit budget, à espacer les douches ou à récupérer ses eaux usées !

Macron a reconnu qu’un litre d’eau sur cinq est perdu par manque d’investissements dans les canalisations, les fuites dépassant même 50 % dans 170 points noirs de l’hexagone. Pour rattraper ce « retard historique », une augmentation des budgets des Agences de l’eau est annoncée, sans préciser qu’elle est en grande partie à la charge des ménages, sous forme d’une augmentation des redevances incluses dans les factures d’eau. Celles-ci s’ajoutent au prix de l’eau versé au distributeur. En réalité, dans ce prix, Suez-Veolia et la Saur, qui se partagent le marché de l’eau, ont encaissé depuis des décennies des « provisions pour renouvellement » destinées aux installations mais qu’elles ont transformées en bénéfices échappant à l’impôt. La population a donc déjà largement payé un renouvellement des canalisations qui n’a pas été effectué.

Quand il s’agit de faire passer les classes populaires à la caisse, il n’y a pas de problème. Mais le robinet à profit des Suez, Veolia, Saur et de tous les capitalistes de l’industrie et de l’agriculture reste largement ouvert.

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