Bourses étudiantes : du bruit pour rien05/04/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/04/2853.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Bourses étudiantes : du bruit pour rien

La ministre de l’Enseignement supérieur, Sylvie Retailleau, a convoqué la presse en urgence le 29 mars pour présenter sa prétendue réforme des bourses étudiantes, sur critères sociaux.

Une revalorisation de 37 euros par mois pour tous les échelons de bourse devrait entrer en vigueur à la rentrée prochaine. Voilà la souris dont a accouché la montagne du conseil national de la refondation consacré à la jeunesse mis en place en octobre dernier. Avec une inflation officielle de 18 % sur les produits alimentaires, annoncée à plus de 20 % dans les mois à venir, et alors que plus d’un étudiant sur deux déclare déjà ne pas manger à sa faim, ce n’est pas cette hausse dérisoire qui leur permettra de vivre moins mal.

La seconde annonce concerne l’augmentation du nombre de boursiers. La ministre se félicite du fait que 35 000 jeunes supplémentaires auront accès au statut d’étudiant boursier. Elle oublie cependant de rappeler qu’en l’absence d’actualisation du barème depuis 2013, il y a eu 70 000 boursiers en moins rien qu’entre 2020 et 2022 d’après les chiffres de son propre ministère. Quant aux 73 % d’étudiants non-boursiers, exclus du dispositif « repas à un euro », rien n’est prévu pour eux. Ils seront toujours plus nombreux à aller grossir les files d’attente des distributions alimentaires gérées par des associations qui ne peuvent déjà plus faire face à la demande.

Si le report par deux fois de cette annonce, d’abord en janvier puis en février, avait pour but de ne pas pousser les jeunes dans la rue aux côtés des travailleurs en lutte contre la réforme des retraites, il n’est pas dit que son officialisation aujourd’hui soit de nature à les convaincre de rester dans les amphithéâtres.

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