Continuer la lutte jusqu’à faire reculer Macron et le grand patronat !08/03/20232023Journal/medias/journalarticle/images/2023/03/P1_4_58_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C188%2C400%2C412_crop_detail.jpg

Editorial

Continuer la lutte jusqu’à faire reculer Macron et le grand patronat !

Illustration - Continuer la lutte jusqu’à faire reculer Macron et le grand patronat !

Pour s’opposer à la retraite à 64 ans, toutes les confédérations syndicales avaient appelé à faire du 7 mars « une journée morte dans les entreprises, les administrations, les services, les commerces, les lieux d’études, les transports ». Il fallait en être, et cette journée a été un large succès.

Macron ne nous laisse pas le choix ! Alors que cette attaque a suscité des manifestations massives, le gouvernement poursuit, comme si de rien n’était, le train-train parlementaire. Avec l’appui de la droite, il devrait parvenir à faire voter sa contre-réforme au Sénat. En cas de difficulté, il pourra toujours dégainer l’article 49.3.

Ces gens-là prétendent être les représentants du peuple. Mais ils se moquent de savoir si les ouvriers, les caissières et les manutentionnaires, les infirmières et les aides-soignantes, les aides à domicile et les auxiliaires de vie tiendront le coup jusqu’à 64 ans. Ils se moquent de savoir combien d’entre eux termineront leur carrière à Pôle emploi, en invalidité ou au RSA.

Et ils nous mentent. Pendant des semaines, le gouvernement a mené tout le monde en bateau en disant qu’il assurerait un minimum retraite à 1200 euros. Maintenant, Dussopt, le ministre du Travail, avoue que ce dispositif ne concernerait qu’entre 10 000 et 20 000 personnes.

Depuis le début, Macron a un seul objectif : trouver de l’argent dans la poche des travailleurs pour continuer d’arroser le grand patronat. Après avoir rogné sur les APL et les droits au chômage et mis à la diète la santé publique, l’éducation et les transports, il restait à prendre sur les retraites.

Le déficit des caisses, 12 à 20 milliards par an, n’est qu’un alibi pour voler deux ans de pension aux travailleurs. Il suffit de comparer. L’État accorde 160 milliards par an d’exonérations aux entreprises. Cette année, il a même ajouté 50 milliards d’aides au titre de la relance économique. Pour augmenter le budget militaire, il a prévu d’en dépenser 14 de plus chaque année, et ce, pendant sept ans…

Quand il s’agit de trouver des milliards pour aider le grand patronat, ça ne fait ni une ni deux. Ce n’est pourtant pas l’argent qui manque de ce côté-là, puisqu’en 2022 Total a gagné près de 20 milliards, Stellantis près de 17 milliards et CMA-CGM 23 milliards, etc.

C’est la même histoire avec l’inflation. Le gouvernement trouve normal que les industriels augmentent leurs prix. Il n’a pas levé le petit doigt contre Total et les autres spéculateurs et profiteurs de guerre qui ont fait flamber le prix de l’énergie et de certaines matières premières. Et nous voilà avec des prix alimentaires qui ont grimpé de 20, 30, voire 50 % ! Mais, quand les travailleurs demandent que les salaires suivent la hausse des prix, gouvernement et patronat expliquent, la bouche en cœur, que c’est dangereux pour l’économie.

Tant que nous ne revendiquerons pas notre dû, nous serons sacrifiés sur l’autel des profits et condamnés à voir les milliards s’accumuler à un pôle, alors que de plus en plus de travailleuses et de travailleurs sont forcés de recourir aux Restos du cœur. Alors, il faut se battre, et le faire avec la conscience que nous pouvons gagner.

Depuis le 19 janvier, le mouvement puise sa force dans la participation massive des travailleurs du privé comme du public, des petites entreprises comme des grandes. Même la tentative de division de la droite, qui a mis les projecteurs sur les régimes spéciaux, fait long feu, tant il est évident que les véritables privilégiés sont du côté des capitalistes et des grands actionnaires parasites !

Il faut donc continuer notre mobilisation et passer à la vitesse supérieure.

« Il faut bloquer le pays », entend-on. Mais, s’il s’agit de se reposer sur les cheminots ou les travailleurs des raffineries pour gagner le bras de fer, c’est une illusion.

Ces derniers peuvent jouer un rôle d’entraînement, en même temps qu’ils exercent une pression importante sur le gouvernement. Mais ce sont les salariés du privé et du public qui pourront, ensemble, mettre le grand patronat sous pression, si les grèves se développent.

Pour gagner, notre camp a besoin de mobiliser tout le monde et d’utiliser les armes qui ont fait leur preuve dans le passé : la grève, les manifestations de masse et l’occupation des entreprises.

Unis et déterminés, nous pourrons non seulement stopper cette attaque, mais aussi repartir à l’offensive sur le reste : l’inflation, les salaires, les conditions de travail et toutes les menaces que le capitalisme fait planer sur nos têtes.

Alors, les manifestations et les grèves de la journée du 7 mars sont une étape dans notre lutte. Après ce moment de prise de conscience de notre force collective, l’action doit continuer jusqu’au recul du gouvernement !

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