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Leur société
Papillomavirus : annonces sans moyens
En visite à Jarnac le 28 février, Macron a annoncé une campagne de vaccination contre le papillomavirus pour les collégiens de 5e. Cette infection est responsable de 6 000 cas de cancer chaque année en France.
Alors que la vaccination des adolescents est extrêmement efficace, la France a l’un des taux de vaccination les plus faibles des pays développés : 45,8 % des filles de quinze ans, et 6 % des garçons, alors qu’il est de 75 % en Espagne ou encore au Royaume-Uni. L’une des premières causes de cette situation est le coût élevé du vaccin, entre 95 et 116 euros la dose, et il en faut deux pour un schéma complet de vaccination. Même remboursé à 65 % par la Sécurité sociale, il reste trop cher pour bien des familles, comme le démontre une étude de Santé publique France. Alors la vaccination au collège, qui permettrait d’en assurer la gratuité, semble en effet être une solution.
Mais Macron n’a rien dit des moyens prévus pour mettre en œuvre cette mesure. Et pour cause ! En 2020, on recensait seulement 900 médecins scolaires pour 12 millions d’élèves. Le tableau n’est pas plus réjouissant du côté des infirmières : nombre d’établissements n’en ont une que quelques jours par semaine. Tous croulent sous les tâches : dépister les troubles physiques ou cognitifs, assurer le suivi des dossiers médicaux, notamment des aménagements du temps scolaire, sans compter les petits bobos du quotidien et l’écoute indispensable des enfants et adolescents. Et voilà qu’ils devraient se charger d’assurer la vaccination de toute une classe d’âge !
Comme d’habitude, Macron s’est livré à une opération de communication, sans se soucier le moins du monde de résoudre un problème de santé publique.