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Les mensonges du ministre
Contrairement à ce qu’avaient laissé entendre certains ministres, les 1 200 euros ne constitueraient pas une pension « minimum » pour tous, mais seulement pour ceux ayant connu une carrière complète au smic.
La mesure annoncée reposerait sur une revalorisation d’au plus 100 euros du minimum contributif (Mico), qui ne concerne que les pensions de base des salariés du privé partant à la retraite sans décote. Rien à voir, donc, avec une retraite minimum de 1 200 euros pour tous, et on comprend mieux pourquoi le nombre de personnes censées en bénéficier a fondu au fil des jours.
Le ministre du Travail Dussopt avait d’abord prétendu que sa mesure concernerait 250 000 retraités actuels et 40 000 de plus chaque année. À l’Assemblée, les 40 000 annoncés la veille à la radio devenaient 40 000 en 2030... le ministre parle désormais de 10 000 à 20 000 personnes concernées suivant les générations.
Parmi les personnes concernées, beaucoup ne gagneraient presque rien et certaines seraient même perdantes, du fait du mode de calcul de certaines prestations sociales. D’après le ministère de la Santé, huit allocataires sur dix du minimum vieillesse (l’ASPA) touchent aussi une pension au minimum contributif : si ce dernier augmente, l’ASPA diminuera d’autant... les retraités concernés n’auraient pas un sou de plus en poche après la revalorisation, l’État ayant repris d’une main ce qu’il aura donné de l’autre ! Pire encore, des retraités touchant à la fois l’ASPA et les aides au logement (APL) verraient leurs revenus diminuer, une même augmentation de la pension pouvant faire baisser à la fois l’ASPA et les APL.
Une pension de 1 200 euros brut par mois ne permettrait pas aux retraités d’avoir une vie correcte en ces temps de flambée des prix, mais même cette promesse se révèle n’être rien d’autre qu’un tissu de mensonges.