Contre les féminicides : plus de paroles que d’actes08/03/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/03/2849.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Contre les féminicides : plus de paroles que d’actes

En deux jours, fin février, trois femmes ont été tuées par leur ex-compagnon ou conjoint, portant à 26 le nombre de féminicides depuis le début de l’année.

Deux avaient porté plainte, et même à deux reprises pour celle tuée en ­Gironde, apparemment sans que la dangerosité de ces hommes ait été évaluée à son juste niveau.

Aussitôt, Darmanin et Isabelle Rome, la ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, ont tenu à dégager la responsabilité du gouvernement, assurant que « de gros efforts » avaient été faits ces dernières années envers les femmes victimes de violences : 160 000 gendarmes auraient été formés pour recevoir leurs plaintes.

Certes, il y a bien eu de beaux discours de la part du gouvernement, mais bien peu d’avancées dans la protection des femmes victimes de violences conjugales, et toutes les associations dénoncent le peu de progrès en la matière. Moins de 1 000 bracelets antirapprochement sont portés par les ex-conjoints violents ; il n’y a pas assez non plus de téléphones « grave danger » donnés aux femmes pour qu’elles puissent alerter les secours ; les logements disponibles pour les mettre hors de danger sont en nombre très insuffisant. Quant à la formation des forces de police, les progrès avancent à pas de tortue, les plaignantes n’ayant pas toujours l’écoute et le soutien qu’elles seraient en droit d’obtenir.

Dans ces conditions, le nombre de femmes tuées sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint reste autour de 120 par an, une tous les trois jours. C’est inadmissible dans une société qui se dit civilisée.

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