« Depuis six mois, plus de 40 employés des stations-­service de la multinationale française TotalEnergies en Guinée équatoriale travaillent sans recevoir leur salaire.

En plus des conditions extrêmement précaires dans lesquelles ils travaillaient déjà, y compris l’absence de formalisation écrite de leurs contrats, ils ont maintenant passé six mois sans recevoir de salaire ni de treizième mois. Et ce, bien que leurs salaires soient dérisoires : 285 euros par mois (187 000 francs CFA) dans un pays où, selon les données de l’ambassade d’Espagne en Guinée équatoriale, le loyer moyen d’un appartement d’une pièce dans le centre de Malabo, la capitale, est de 300 000 francs CFA.

Actuellement, certains sont suspendus temporairement du contrat de travail et d’autres sont licenciés sans explication et, bien sûr, sans indemnité ni paiement des mensualités dues.

La stratégie de Total­Energies est de confier la gestion du personnel de ces stations-services à des agences équato-guinéennes, en sachant qu’elles ne respectent pas les droits des travailleurs. Des incidents identiques à ceux décrits ci-dessus se sont déjà produits dans le passé. Entre 2018 et 2021, les deux agences chargées de cette gestion par TotalEnergies, Eden Service S.L. et Atsige S.L., ont suspendu le paiement des salaires correspondants à leurs employés et les ont ensuite licenciés sans indemnité ni solde de tout compte. La première l’a fait avec dix-huit salariés.

Aujourd’hui, et depuis août 2021, l’agence chargée de gérer ce personnel est Nomex S.L., qui en un an et demi a déjà accumulé 150 millions de francs CFA (230 000 euros) de salaires impayés pour 30 autres travailleurs qu’elle a licenciés. (…)

TotalEnergies pense-t-elle que, parce qu’elle est en Afrique, les droits fondamentaux des travailleurs n’ont pas à être respectés ? (…) Les responsables de cette gestion désastreuse sont Patrick Pouyanné, président-directeur-général de TotalEnergies, Lassina Touré, directeur général de TotalEnergies en Guinée équatoriale et ­Noemi Makendengue Buepoyo, directrice de Nomex S.L.

Nous exigeons le paiement immédiat des salaires actuels et impayés à ces salariés, qui continuent à se rendre au travail et à dépenser pour les transports, sans salaire ni perspective (…) »