Université Sorbonne nouvelle : bonnes vacances ?18/08/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/08/2768.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Université Sorbonne nouvelle : bonnes vacances ?

Fin juin, moins d’un mois avant la fermeture de la Sorbonne nouvelle pour les congés d’été, une cinquantaine de travailleurs des services administratifs ont reçu un courrier recommandé leur annonçant le non-renouvellement de leur CDD à la fin de l’année 2021-2022 et une dizaine d’entre eux la fin de leurs contrats au 1er septembre. De quoi passer des vacances sereines !

L’université de la Sorbonne nouvelle – Paris 3, située près du métro Censier-Daubenton, accueille chaque année autour de 17 000 étudiants. Elle emploie autour de 700 enseignants-chercheurs et autant de BIATSS, à savoir les salariés des services administratifs et techniques. 40 % des enseignants et des BIATSS sont des contractuels, sans compter les centaines de chargés de cours, des vacataires payés à l’heure effectuée qui assurent l’essentiel des travaux dirigés en première et deuxième année. Comme toutes les universités françaises, où chaque année les gouvernements suppriment plus de postes qu’ils n’en créent, la Sorbonne nouvelle ne pourrait fonctionner sans un renfort permanent de travailleurs non titulaires. La part des salariés recrutés en CDD ne cesse donc d’augmenter.

L’annonce du non- renouvellement des CDD avec un an d’avance a été une douche froide pour les concernées – en majorité des femmes. Le mot de la direction de l’université leur assurant qu’elles seraient « accompagnées » n’y change rien. Il a été reçu plutôt comme une provocation, de la part d’un président qui avait assuré lors de son élection que sa gestion serait plus humaine que celle de son prédécesseur !

L’annonce rappelle une tentative antérieure de non-renouvellement massif des salariés contractuels, en 2017. Celle-ci avait été abandonnée grâce à une mobilisation importante, qui avait permis le renouvellement des CDD et aussi, pour certains, l’accès au CDI. Face aux licenciements prévus – car un non-renouvellement de CDD n’est pas autre chose qu’un licenciement – c’est la même réaction qui serait salutaire.

Une réaction collective est d’autant plus nécessaire qu’au fil des « réformes » de l’enseignement supérieur, les politiques d’austérité budgétaire ont conduit à ce que la précarité généralisée devienne le mode de fonctionnement ordinaire des universités publiques.

À la Sorbonne nouvelle, si le délai a été bien court pour organiser une riposte collective à l’approche des vacances, les travailleurs attaqués comptent bien se retrouver dès la rentrée, fin août, pour faire connaître à tous leur situation et discuter ensemble des moyens de faire reculer la direction.

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