Stellantis-PSA : un record de profits tirés de l’exploitation18/08/20212021Journal/medias/journalarticle/images/2021/08/_P11_Licenciements_et_profits_ok_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C75%2C800%2C525_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Stellantis-PSA : un record de profits tirés de l’exploitation

Stellantis, le groupe issu de la fusion FIAT-PSA-Opel, vient d’annoncer des bénéfices exceptionnels, six milliards d’euros, pour le premier semestre 2021. Cela représente presque trois fois plus de profits en deux fois moins de temps que l’année précédente. Aucun mystère là-dessous. Cet argent vient directement de l’exploitation accrue des travailleurs de l’automobile.

Illustration - un record de profits  tirés de l’exploitation

En 2020, en pleine année de la pandémie, avec trois mois de confinement et des ventes de voitures en baisse, les bénéfices de PSA étaient de 2,2 milliards d’euros. Et si le groupe Fiat, de son côté, était passé de 2,7 milliards en 2019 à 24 millions en 2020 - en fonction de critères de calcul qui permettent bien des manipulations -, les patrons reconnaissent eux-mêmes que la marge opérationnelle, qui mesure le degré de rentabilité, était restée positive à 4,3 %. En 2021, les profits atteignent des records malgré les semaines entières de chômage forcé lié à la crise des semi-conducteurs. Et la marge opérationnelle du groupe Stellantis passe de 7 % à 11,4 % : un bond phénoménal.

Ces résultats ont été obtenus d’abord et avant tout par une surexploitation des travailleurs du groupe et ceux des sous-traitants et fournisseurs. Depuis le début de la pandémie, le sous-effectif a énormément progressé. Au retour du confinement les intérimaires ont été licenciés. Durant plusieurs mois, le chômage partiel financé par l’État a été utilisé y compris dans les périodes de production pour payer une partie des heures non travaillées pendant que celles travaillées restaient avec les mêmes cadences afin de ne pas perdre en rentabilité pour le patron. Ainsi, malgré les annonces de baisse de vente de voitures, les cadences et charges de travail ont considérablement augmenté, et ce malgré le Covid.

Dans les usines PSA en France, de nombreuses opérations sont faites par des travailleurs des entreprises sous-traitantes. Celles-ci utilisent souvent des intérimaires moins payés que ceux de PSA. En même temps, les salariés administratifs ont dû donner une journée par semaine en fabrication !

Par ailleurs, PSA a aussi imposé des fermetures d’entreprises dans la filière automobile comme les attaques contre les fonderies pour abaisser les coûts de production.

Pour finir, les aides publiques coulent à flots : elles permettent à PSA d’amortir les périodes de chômage partiel, de financer la recherche sur l’électronique. Mais la source principale des bénéfices reste cette surexploitation des travailleurs.

De quoi se souvenir de la force que représentent ces centaines de milliers de travailleurs de la filière automobile sans lesquels les actionnaires riches à milliards ne seraient rien.

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