Dans les entreprises

Cimenterie Calcia – Cruas : cimenter les travailleurs face au bloc des actionnaires

Depuis le mois de novembre dernier, les travailleurs de la cimenterie Calcia de Cruas, en Ardèche, se mobilisent suite à l’annonce de 171 suppressions de postes en France, dont la fermeture du site avec ses 66 emplois.

Calcia possède douze sites en France et fait partie du groupe allemand HeidelbergCement, numéro 2 mondial de ce secteur. Quelques mois après cette nouvelle, il annonçait fièrement sur son site Internet que 2020 avait été pour lui une année record en termes de rentabilité financière, malgré le ralentissement du secteur de la construction du fait de la pandémie.

Pendant des années, les cimentiers comme HeidelbergCement ou Lafarge ont bénéficié de quotas d’émission de CO2 gratuits et élevés, car ils étaient basés sur des niveaux de production d’avant la crise de 2008. Les quotas inutilisés pouvant se revendre, ils se sont ainsi enrichis en vendant des droits à polluer. La baisse actuelle de ces quotas les privant maintenant de cet argent facile, ils veulent augmenter leur rentabilité en sacrifiant les travailleurs.

Depuis novembre, les travailleurs du site de Cruas ont participé à des actions dans d’autres villes. Puis ils ont fait neuf jours de grève et bloqué leur usine fin mars, ce qui a valu à dix-sept d’entre eux d’être assignés au tribunal. Lutter pour son emploi et donc contre le chômage est aussi considéré comme un délit dans une société pour laquelle seuls comptent les intérêts des actionnaires ! Depuis, des actions de grève sont organisées à l’appel de la CGT lors des tentatives de redémarrage des fours, ce qui bloque la production en continu.

La direction cherche à diviser les travailleurs en agitant la carotte des investissements sur certains sites, et le bâton des licenciements ou de la fermeture sur d’autres. La manœuvre est grossière.

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