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- Lutte ouvrière n°2760
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SNCF – Île-de-France : succès de la grève des conducteurs
Lundi 21 juin, la grève des conducteurs de train d’Île-de-France a été bien suivie. La SNCF n’a pu faire circuler qu’un train sur trois sur la plupart des lignes RER, malgré l’utilisation du « pool fac », cette réserve de conducteurs destinés à remplacer les grévistes.
Certaines dessertes n’étaient assurées en grande banlieue que par les autobus.
Le taux de grévistes a montré l’ampleur du mécontentement. Il était de 97 % sur les lignes D et R, de 56,4 % sur la ligne C, de 73 % sur le Tram-Train, de 60 % sur la ligne B de Paris Nord, de 67 % sur la ligne E. Quasiment partout, les taux de grévistes étaient supérieurs à 50 %. Hormis sur Paris-Nord, où seul Sud-Rail appelait à la grève, il s’agissait d’un appel commun des syndicats.
Le mécontentement des conducteurs est profond, ainsi que leur inquiétude. Quelle que soit la forme concrète, dans tous les dépôts ils sont confrontés à une dégradation brutale de leurs journées de service et de leurs roulements, conséquence de la politique de suppression d’effectifs. Ainsi, la direction impose un sous-effectif de conducteurs de manœuvre, chargés d’acheminer en gare les trains sans voyageurs depuis les ateliers ou dépôts. Elle reporte cette charge de travail sur les conducteurs de ligne, qui voient ainsi leurs journées de service s’allonger. Elle applique ainsi la politique patronale : supprimer l’emploi des uns pour surcharger les autres.
Transilien, qui chapeaute tout le trafic Île-de-France, étudie la suppression de ces conducteurs de manœuvre d’ici 2023. Sur les lignes N et U de la banlieue de Montparnasse, ceux-ci étaient en grève à 76 %.
Partout la productivité maximale est demandée et les délais de commande du personnel sont rétrécis, obligeant les conducteurs à être à disposition de l’entreprise. La direction s’est servie de l’improvisation générée par le Covid pour habituer les agents de conduite à se considérer comme une réserve disponible à tout moment. Et la direction tente d’utiliser dans sa propagande le chantage de l’ouverture à la concurrence pour justifier le recul des conditions de travail, au nom de la compétitivité.
Les cheminots ne sont pas dupes. La réussite de cette journée, bien que limitée aux seuls conducteurs d’Ile-de-France, montre la voie à suivre pour l’ensemble des travailleurs du rail.