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Élections régionales
Le Pen : en grande colère contre “ses” abstentionnistes
Les scores du Rassemblement national (RN) aux élections régionales ont été nettement inférieurs à ceux de 2015 et aussi à ce que prédisaient les sondages. Marine Le Pen s’est alors mise en colère, reprochant à ceux qu’elle considère comme « ses » électeurs de ne pas avoir pris cinq minutes pour aller voter.
L’abstention a atteint un record. À l’échelle nationale, elle a été de plus de 66 %, et plus importante encore dans les départements ouvriers : plus de 73 % en Moselle, 75 % en Seine-Saint-Denis ; ou dans les villes ouvrières : plus de 84 % à Roubaix dans le Nord, 88 % à Vaulx-en-Velin en banlieue lyonnaise ou à Clichy-sous-Bois en banlieue parisienne.
Les partis politiques qui concourent pour la gestion des conseils régionaux, RN compris, auraient voulu que la population aille aux urnes comme d’habitude. Mais il y a eu une crise sanitaire, avec des dizaines de milliers de victimes, et une aggravation de la crise économique, avec des centaines de milliers de chômeurs supplémentaires. Alors, pour l’immense majorité des travailleurs, les agitations électoralistes sont apparues encore plus dérisoires que d’habitude, amenant beaucoup à abstenir.
Cette forte abstention a touché tous les partis bourgeois, mais certains plus que d’autres. Et, parmi les plus frustrés par les résultats, figurent les dirigeants du RN. Marine Le Pen a donné le ton dimanche soir 20 juin en s’adressant aux abstentionnistes ayant été électeurs du RN : « Vous aurez constaté ce soir les conséquences électorales, et donc politiques, de votre abstention. » Tous les leaders régionaux du RN ont suivi. En Provence-Alpes-Côte-d’Azur, Mariani a même menacé : « Si à nouveau vous n’allez pas voter dimanche, alors rien ne changera dans votre région, rien ne changera dans votre vie. »
Les dirigeants du RN sont comme ceux des autres partis de gouvernement : ils considèrent l’électorat, et encore plus l’électorat populaire, comme une masse de manœuvre qui n’est bonne qu’à avaler leurs discours, et qui de plus doit leur être reconnaissante. Pour Le Pen, c’est au point de menacer « ses » électeurs du martinet s’ils ont un coup de mou et ne se rendent pas aux urnes. Si jamais le RN parvenait au pouvoir, cela promet !