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- Lutte ouvrière n°2760
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Dans les entreprises
Renault – Flins : le 22 juin, un rassemblement “tous ensemble”
L’orage n’a pas découragé les participants au rassemblement du 22 juin devant l’usine Renault de Flins. La direction, elle non plus, n’a pas pu empêcher 300 à 400 travailleurs de se retrouver à l’entrée principale de l’usine, à partir de 11 heures, pour dénoncer sa politique de destruction d’emplois.
Les patrons de l’usine l’avaient annoncé la veille : ils interdisaient que le rassemblement appelé par la CGT se tienne sur le parking de l’usine. Pour une fois, ils ont tenu parole. Non seulement tous les gardiens avaient été mobilisés, qu’ils le veuillent ou non, pour interdire l’entrée aux manifestants des autres usines, mais les forces de police étaient déployées pour faire respecter l’ordre patronal.
Contestée dans sa politique depuis plusieurs semaines, la direction de Renault Flins n’a pas dû apprécier cette nouvelle journée de grève qui lui a occasionné une perte de production. Alors, entendre sous ses fenêtres des centaines de manifestants applaudir les représentants des grévistes dénonçant au micro ses mensonges successifs sur l’avenir de l’activité, était sans doute de trop ! Mais elle a bien dû les subir.
Une fois barnums, abris et camionnette sono montés en un clin d’œil à l’entrée, bien des participants ont dû rester sous les parapluies faute de place. Aux représentants des grévistes et aux militants syndicaux de Renault Flins ont succédé des syndicalistes CGT et des militants des sites de Cléon, Sandouville, Lardy, Guyancourt, Choisy-le-Roi, Batilly, des Fonderies du Poitou. La politique de sauvegarde des profits aux dépens des travailleurs étant la même chez tous les constructeurs, la voix des travailleurs de PSA-Stellantis s’est fait entendre aussi, venus de l’usine toute proche de Poissy ou de Douvrin dans le Pas-de-Calais, de même qu’une délégation de Toyota Valenciennes.
Les 24 milliards de bénéfices accumulés par Renault en dix ans doivent être utilisés pour maintenir tous les emplois, puisque du travail, il y en a et qu’il suffirait de le répartir entre tous, qu’ils soient embauchés, intérimaires ou employés des sous-traitants. Les dirigeants de Renault ont pour politique de vendre cher du haut-de-gamme, bien plus rentable pour les actionnaires, et donc de transformer l’usine de Flins en fournisseur de pièces pour réparer les vieux véhicules que beaucoup devront conserver, faute de pouvoir en acheter un neuf. Les patrons de Flins veulent rassurer les 4 000 travailleurs du site en mentant sans vergogne, mais ceux qui les croient sont de moins en moins nombreux. Face à l’accumulation de mensonges et d’attaques, il est indispensable d’agir maintenant, en commençant par « maintenir la direction sous pression ».
Et comme le disait un militant de PSA Poissy, « ça faisait chaud au cœur de se retrouver Renault et PSA tous ensemble ». Un « tous ensemble ! » repris par des manifestants bien décidés à ne pas en rester là.