Chantiers navals STX (ex-Chantiers de l'Atlantique) - Saint-Nazaire : Huit jours de grève font reculer la direction18/02/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/02/une2116.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Chantiers navals STX (ex-Chantiers de l'Atlantique) - Saint-Nazaire : Huit jours de grève font reculer la direction

Après avoir refusé toute réouverture de négociation, suite à la tenue du Comité d'établissement le 5 février, la direction des Chantiers navals de Saint-Nazaire a dû faire marche arrière, dans les jours qui ont suivi. La détermination des grévistes réclamant le paiement à 100 % des jours chômés l'a obligée à revoir ses projets.

La sympathie suscitée par la grève était visible parmi tout le personnel du chantier, que ce soit dans les bureaux d'études ou les entreprises de sous-traitance. Lors des distributions de tracts aux embauches, qui ont provoqué des embouteillages monstres et des retards aux pointeuses, les travailleurs sous-traitants du site tenaient à montrer leur solidarité, ainsi que les techniciens, les employés, ou encore les travailleurs d'à côté, de l'entreprise Man Diesel, qui eux sortaient d'une grève de huit jours concernant les salaires et des primes et dont la détermination a contraint leur patron à lâcher beaucoup plus que ce qu'il prévoyait.

Cela faisait longtemps que l'on n'avait pas vécu une telle ambiance. Autour des feux de palettes, aux différents ronds-points, face au chantier, les discussions allaient bon train sur la politique du gouvernement, les actionnaires qui en veulent toujours plus, les salaires trop bas, les loyers qu'on ne peut plus payer, le ras-le-bol de cette société qui ne sert que les riches. Même si la grève était minoritaire, les trois ateliers concernés étaient quasi déserts. Cette ambiance a contraint entre autres la CFDT et FO, silencieux jusqu'au lundi 9 février, à soutenir la lutte appelée par la seule CGT dès le 3 février.

La direction aussi a dû sentir que le climat ne ressemblait pas à celui des semaines passées. Du coup, de 60 % du salaire brut au départ, comme le prévoit la loi, elle a fini par lâcher, sur la base des 35 jours chômés prévus entre la mi-mars et le 30 avril, le paiement à 100 % du net ainsi que le paiement intégral du 13e mois, auquel elle voulait faire subir l'abattement des jours non travaillés. Même si, en contrepartie, les travailleurs devront rendre au patron cinq jours dans les deux ans, le recul de la direction est considéré par tous les travailleurs du chantier comme une victoire, même si l'avenir, surtout pour les entreprises de sous-traitance, est loin d'être réjouissant.

De retour dans les ateliers, les grévistes se sentaient fiers d'avoir tenu tête au patron pendant huit jours. Et dans l'esprit et les discussions de tout le monde, l'idée d'être plus nombreux dans la grève, la prochaine fois, était bien présente.

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