Congé parental : Comment pénaliser les mères en prétendant les aider18/02/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/02/une2116.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Congé parental : Comment pénaliser les mères en prétendant les aider

Sarkozy a annoncé qu'il envisageait de raccourcir la durée du congé parental. Chaque année, environ 570 000 parents, dont 98 % de femmes, touchent une allocation pour congé parental.

Son montant, variable suivant la situation, peut aller jusqu'à 550 euros par mois pendant une durée maximum de trois ans. Il est question de réduire sa durée à un an... au nom de la lutte contre les discriminations dont les femmes sont victimes. Sarkozy ose prétendre que s'il agit ainsi, c'est pour améliorer la situation des mères.

Le congé parental n'est qu'un maigre revenu pour les femmes - et beaucoup plus rarement les hommes - qui, par choix ou par nécessité, arrêtent de travailler pour se consacrer à leurs enfants. Mais, voyez-vous, cette situation serait « un immense gâchis » car « c'est un salaire en moins », déclare Sarkozy.

On n'était pas habitué à ce qu'il se préoccupe des problèmes de salaire de la population. Toujours selon lui, la majorité des femmes « auraient souhaité poursuivre leur activité ». Vrai ou faux, on n'a pas vu non plus le gouvernement multiplier les places en crèches, ce qui pourrait résoudre en partie le problème. En effet, parmi les femmes qui arrêtent leur activité professionnelle, 30 % expliquent qu'elles n'avaient pas trouvé d'autre mode de garde.

Sarkozy admet que le « libre choix » entre s'arrêter et continuer à travailler est une « hypocrisie », mais pour ajouter que « l'arrêt de travail ne peut plus être le mode de garde des jeunes enfants auquel on doit se résigner ». Mais il ne fait rien pour que les crèches et les maternelles prennent en charge les enfants, puisque le gouvernement cherche au contraire à pratiquer des économies tous azimuts sur le dos de l'éducation en supprimant des dizaines de milliers de postes.

Le congé parental, si l'on écoutait le gouvernement, serait aussi un gâchis « pour la société, car ces dispositifs maintiennent en dehors du marché du travail près de 800 000 femmes par an ». Comme si un congé parental plus court allait permettre aux femmes de trouver plus facilement un travail que les patrons ne proposent pas ! Au contraire, ceux-ci licencient et réduisent les salaires.

En fait, le gouvernement explore toutes les pistes pour réaliser des économies sur le dos de la population. C'est cela, et seulement cela, qui explique qu'il envisage le raccourcissement de la durée du congé parental, et pas des justifications, fantaisistes qui plus est, au nom de l'intérêt des femmes.

Il faut du culot pour qualifier le congé parental de « trappe à inactivité qui handicape la carrière professionnelle des femmes », comme l'a fait une députée UMP, Michèle Tabarot, alors que des dizaines de milliers d'emplois sont détruits actuellement, aussi bien par les capitalistes que par le gouvernement, qui persiste à ne remplacer qu'un départ à la retraite sur deux dans la Fonction publique.

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