Contre les projets Darcos et Pécresse : Les universités restent mobilisées18/02/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/02/une2116.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

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Contre les projets Darcos et Pécresse : Les universités restent mobilisées

Entamé le 2 février dans la plupart des universités, le mouvement des enseignants-chercheurs se poursuit. Les deux principales revendications de cette grève concernent d'une part la transformation des concours de recrutement des professeurs des écoles, des lycées et des collèges, et d'autre part la réforme du statut des enseignants-chercheurs.

Après deux semaines de grève dans la plupart des universités, le mouvement ne semble pas faiblir, ainsi qu'en témoignent la participation et les votes dans les assemblées générales. Si tous les enseignants n'annulent pas tous leurs cours, les manifestations organisées chaque semaine sont particulièrement suivies. Entre-temps, de nombreuses actions sont organisées ; par exemple, mardi 17 février, plusieurs centaines d'entre eux se sont rendus dans les gares SNCF pour s'adresser aux voyageurs dont ils avaient, en général, toute la sympathie.

Dans plusieurs établissements, plusieurs centaines d'étudiants, souvent concernés par la réforme des concours et la baisse du nombre de postes, se sont joints au mouvement. Le personnel BIATOSS (bibliothécaires, ingénieurs, administratifs, techniciens, ouvriers de service et de santé) s'est aussi parfois mis en grève, avec des revendications qui recoupent en partie celles des enseignants-chercheurs, comme les problèmes posés par l'autonomie des universités, et d'autres plus spécifiques comme la précarité. Par exemple, ce sont parfois 20, 30 voire 40 % des personnels BIATOSS qui sont précaires, reconduits de CDD en CDD, parfois pendant 4, 5, 6 voire 10 ou 12 ans, dans le même emploi, dans le même établissement. Une autre de leurs revendications concerne l'arrêt de l'externalisation des services (sécurité, entretien, nettoyage, etc.), de plus en plus souvent concédés à des entreprises privées en lieu et place d'emplois publics.

Du côté du pouvoir, après avoir joué la carte du mépris puis celle de la surdité (volontaire), on a pris la mesure du rejet très large dont faisaient l'objet les projets du gouvernement. Différentes manoeuvres de diversion ont été tentées, comme la nomination d'une médiatrice, l'annonce d'une concertation et celle d'un report temporaire - il ne manque plus que l'organisation d'un colloque et la désignation d'une commission ! La ministre de l'Enseignement supérieur, Valérie Pécresse, a même assuré que le gouvernement donnait aux universités « des preuves d'amour tous les jours », ce qui a aiguisé l'humour des manifestants.

On a pu lire sur des banderoles : « Le retrait, c'est une preuve d'amour », ou encore : « Baiser la fac, c'est pas de l'amour ! ». On le voit, l'amour de Valérie Pécresse gagnerait à être mieux concrétisé.

En soufflant le chaud et le froid, le gouvernement a montré qu'il redoutait la mobilisation des universités. Pour tous ceux qui sont en lutte, c'est un encouragement supplémentaire à maintenir la pression, en poursuivant la grève et en manifestant de nouveau, comme c'est prévu notamment le 19 février.

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