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Dans les entreprises
Hutchinson-Paulstra-Joint Français : Rassemblement animé et réussi au siège à Paris
Vendredi 13 février, plus de 350 travailleurs se sont retrouvés à l'appel de la CGT et de FO devant le siège d'Hutchinson, rue Balzac, à deux pas des Champs-Élysées, pour exiger le paiement intégral du chômage qui leur est imposé depuis maintenant cinq mois.
Beaucoup étaient venus en car, depuis les usines Hutchinson de Châlette, Amilly, Persan, Segré et Sougé, mais aussi de Paulstra Vierzon et Châteaudun, et du Joint Français à Saint-Brieuc, qui appartiennent au même groupe.
La veille, nous venions d'apprendre par les médias les chiffres historiques des bénéfices du groupe Total, dont nous faisons partie : 13,9 milliards. Les mêmes médias relevaient qu'il y a donc au moins un groupe qui visiblement ne connaît pas la crise ! Et l'année passée Hutchinson aussi a réalisé des bénéfices, puisque l'entreprise a reversé à Total 122 millions d'euros au titre de dividendes.
Pourtant, dans les usines du groupe qui sont des équipementiers automobiles, des semaines chômées sont imposées depuis le mois d'octobre dernier. À l'usine de Châlette près de Montargis, qui emploie 1 300 travailleurs et où sont fabriqués surtout des durits et des joints de portière, nous sommes passés d'une semaine de chômage en octobre et en novembre à 10 jours en décembre, et 10 à 12 jours par mois depuis janvier et au moins jusqu'en mars. Après qu'on nous a volé tous nos jours de congé, nous connaissons maintenant des baisses de salaire pouvant aller jusqu'à 400 euros par mois, sur des salaires déjà pas très élevés.
En plus de cette situation, chacun ressent l'incertitude sur l'avenir. Chez Paulstra, 81 licenciements ont été annoncés à l'usine de Vierzon et 102 à Châteaudun. La direction prétend qu'il n'y aura que des départs volontaires, mais qui, en ces temps de chômage, est réellement volontaire pour abandonner son emploi ? Dans tous les cas ils veulent bel et bien supprimer des emplois, que les jeunes ne pourront plus trouver dans des villes déjà sinistrées par le chômage. Et pour ceux qui resteront, cela signifiera un travail accru et une dégradation des conditions de travail.
Suite à notre rassemblement, la direction a rencontré les organisations syndicales, mais elle dit qu'elle attend maintenant ce que va dire le gouvernement.
En attendant, tous les travailleurs présents ont été contents de participer à ce rassemblement animé où, sur l'air de Aux Champs-Élysées..., nous avons donné de la voix pour dire qu'avec des bénéfices pareils Total et Hutchinson ont largement les moyens de payer le chômage à l'ensemble des travailleurs du groupe. Les travailleurs présents ont aussi apprécié le soutien apporté par notre camarade Arlette Laguiller, présente à la manifestation.
Cette journée réussie a contribué à redonner le moral aux présents, mais nous savons aussi que, pour faire céder les patrons. il nous faudra être encore plus nombreux la prochaine fois.