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- Lutte ouvrière n°2116
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Saint-Denis (93) : Le lycée ENNA dans un drôle d'État
15 degrés dans les salles de classe, 11 degrés dans les ateliers et 2 degrés dans les ateliers de réalisation, cela a eu raison de la bonne volonté des enseignants du lycée ENNA de Saint-Denis qui ont fait grève quatre jours durant pour protester contre leurs conditions de travail.
Ce lycée a le triste privilège d'être l'un des derniers établissements appartenant à l'État alors que la quasi-totalité dépendent depuis 1986 de la Région. De là un imbroglio, qui se traduit par le fait que l'État et la Région se renvoient la balle, et que ni l'un, ni l'autre n'intervient.
Les bâtiments datant de 1970 sont vétustes, le chauffage est défaillant, les fenêtres délabrées sont progressivement condamnées dans les salles de classe parce qu'elles menacent de tomber sur les élèves, ou qu'elles s'ouvrent violemment par grand vent. Sans possibilité d'ouverture, les salles deviennent des étouffoirs dès le printemps.
Quant à l'aspect général de la partie lycée, qui n'a pas reçu un coup de peinture depuis vingt ans, il est peu engageant. Les locaux sont sous-dimensionnés pour les 700 élèves que compte le lycée, prévu à l'origine pour 400. Il ne possède ni salle de permanence, ni foyer d'élèves, ni de véritable cour de récréation.
Ni l'État, ni la Région ne mettent un centime dans ces locaux. Après quatre jours de grève, les enseignants ont été reçus tour à tour par la responsable de l'Éducation à la Région qui a renvoyé la délégation au rectorat. Ce dernier n'ayant pas voulu recevoir une première fois la délégation, les enseignants sont revenus accompagnés des élèves qui scandaient « Il pleut, il fait froid, c'est ça l'ENNA ! ». Une demi-heure après, la délégation était reçue... par des inspecteurs régionaux qui ne connaissaient pas le dossier !
Les grévistes n'ont pas eu gain de cause mais ils ont le sentiment de s'être fait entendre : un conseil d'administration extraordinaire, comprenant de nombreux parents, s'est réuni mardi 11 février et a demandé un nouveau rendez-vous au rectorat et à la Région. Pour les enseignants, ce n'est que le début d'une nouvelle bataille qui, cette fois espérons-le, devrait aboutir.