Au Moule (Guadeloupe) : Une commémoration particulière de la tuerie du 14 février 195218/02/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/02/une2116.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Au Moule (Guadeloupe) : Une commémoration particulière de la tuerie du 14 février 1952

Une manifestation particulièrement puissante s'est déroulée samedi 14 février dans la ville du Moule. Il s'agissait de commémorer la tuerie coloniale du 14 février 1952 dans cette commune, lors d'une grève des travailleurs agricoles de la canne. Quatre travailleurs avaient été tués (dont une femme enceinte) qui du reste n'étaient même pas activement participants du mouvement de grève, par les troupes coloniales. Ces troupes avaient tiré à vue et pour l'exemple en quelque sorte

Chaque année cette commémoration est organisée par l'UGTG et la CGTG autour des travailleurs de l'usine à sucre de Gardel et de la CTM (centrale thermique du Moule). Généralement, entre 10 et 50 personnes y participent et déposent une gerbe à la mémoire de ces travailleurs tués. Mais ce 14 février 2009, ce sont près de 20 000 personnes qui ont défilé à l'appel du LKP dans les rues du Moule.

Puis autour du lieu de la fusillade de 1952, sur le boulevard Rougé, la délégation des 49 organisations du LKP salua la foule. Il y eut plusieurs interventions, celle de R Gama historien, ainsi que celle de Christiane Taubira Delanon, venue spécialement en Guadeloupe et celles des deux principaux dirigeants du mouvement Élie Domota, secrétaire général de l'UGTG et Jean-Marie Nomertin, secrétaire général de la CGTG. Fred Zita, un vieux travailleur, fit une intervention particulièrement remarquée.

Bien qu'il s'agissait de commémorer une tragédie, l'enthousiasme populaire qui accompagna cette manifestation, toujours au son des tambours des groupes et associations culturelles, était considérable. La presse française et internationale a relaté l'importance de l'événement.

Mais surtout, tous les intervenants ont insisté pour appeler à profiter du week-end pour faire monter d'un cran la mobilisation, car jusqu'à présent la grève générale était trop gentille, et les patrons et l'État ne comprennent que la peur qu'on peut leur infliger.

Le message fut reçu par les travailleurs et la population présente, qui y répondirent par une montée de la mobilisation le surlendemain, lundi 16 février.

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