- Accueil
- Lutte ouvrière n°2116
- Mairie de Reims : Grève pour les salaires
Dans les entreprises
Mairie de Reims : Grève pour les salaires
Après deux grèves réussies, le 29 janvier puis le 2 février, les salariés de la mairie de Reims et des services qui en dépendent se sont de nouveau mis en grève du mardi 10 au jeudi 12 février. La décision avait été prise lors d'une assemblée de plus de 500 salariés qui avait eu lieu la semaine précédente. Les revendications concernent avant tout les salaires, avec une augmentation de 100 euros pour la catégorie C (les plus bas salaires), la titularisation des précaires et le gel de la réorganisation des services, imposée autoritairement par la maire.
Après vingt-cinq ans de gestion par la droite, la nouvelle municipalité socialiste (alliée au PCF et aux Verts) a donc réussi à dresser contre elle des salariés dont beaucoup avaient pourtant vu son arrivée d'un oeil favorable.
La baisse du pouvoir d'achat des salariés de la fonction publique est certes une conséquence de la politique du gouvernement, puisque c'est lui qui décide des augmentations. Mais comme une part toujours plus grande de son budget lui sert à garantir les profits du grand patronat, il ne reste pour les travailleurs que la portion congrue.
Ne pouvant à eux seuls contraindre le gouvernement, mais estimant qu'il n'y a aucune raison que leurs salaires n'augmentent pas de façon satisfaisante, les travailleurs de la mairie ont estimé que la municipalité devait faire un effort en augmentant le régime indemnitaire, c'est-à-dire la partie complémentaire du salaire, versée sous forme de prime par la municipalité elle-même.
Mardi 10 février, plus de 700 personnes se sont donc rassemblées à l'hôtel de ville et ont manifesté dans les couloirs. La maire a alors rencontré les syndicats et des représentants des grévistes, mais s'est uniquement entendue avec FO et la CFDT qui, eux, étaient contre la grève. Le protocole d'accord, qu'ils se sont empressés de signer, prévoit une augmentation du régime indemnitaire de 50 euros en moyenne, contre 30 euros proposés avant la grève.
Lorsque la proposition est venue devant l'assemblée des grévistes, elle a été refusée et la grève a été reconduite à l'unanimité.
Jeudi 12 février, une nouvelle rencontre a eu lieu. La maire s'est engagée à étendre les augmentations à tous les services dépendant de la mairie, et à étudier au plus vite le cas des salariés précaires. La grève a alors été suspendue. Les grévistes n'ont que partiellement obtenu satisfaction. La répartition est très inégalitaire : beaucoup ne toucheront que 12 euros et sept ne toucheront rien ! Les salariés veulent donc maintenir la pression, d'autant que rien n'a encore été voté au Conseil municipal. Une nouvelle assemblée générale doit avoir lieu le 19 février.