Les manifestations pour exiger le retrait du «contrat première embauche» dans près de 150 villes ont été un succès. Une seule manifestation ne suffira pas pour faire reculer le gouvernement. Alors, il faut que la pression continue. Lorsqu'en son temps Balladur, alors Premier ministre, avait voulu imposer un smic pour jeunes, les manifestations qui s'étaient succédé avaient fini par l'obliger à retirer son projet. Cette fois-ci encore, il faut les obliger à reculer.
Car ce contrat, variante pour jeunes de moins de 26 ans du «contrat nouvelle embauche», est une infamie. Les deux contrats ont en commun que, pendant deux ans, le salarié embauché peut être licencié du jour au lendemain sans motif, c'est-à-dire sans raison. À la différence du «contrat nouvelle embauche» qui ne s'applique qu'aux entreprises de moins de vingt salariés, le «contrat première embauche» s'applique à toutes les entreprises sans exception. Ce qui signifie que, même les plus grandes entreprises, les plus riches et les plus profitables, peuvent désormais embaucher des jeunes sous ce contrat précaire, puis les jeter dehors après un temps variable, sans qu'elles aient à fournir la moindre justification. C'est la généralisation de la précarité. C'est un cadeau au grand patronat.