Vendredi 3 février, les travailleurs de Wagon à Beaucourt, où travaillent 210 personnes qui fabriquent des pièces de carrosserie pour le coupé cabriolet 307 Peugeot, ont débrayé l'après-midi et sont venus à une soixantaine manifester devant la préfecture de Belfort. Ils protestaient contre la suppression de 44 postes, qui devrait se traduire par des licenciements. Une première vague, selon les syndicats CGT et CGC.

Malgré un carnet de commandes en augmentation pour l'année 2005, la multinationale Wagon a annoncé un plan de restructuration se traduisant par la suppression de 210 postes, sur les 1568 que comptent les six usines situées en France. Les trois autres usines touchées sont celles de La Souterraine (Creuse), Gérardmer (Vosges) et Sainte-Gauburge-Sainte-Colombe (Orne).

Selon les dirigeants de Wagon, 80 salariés sont en «sureffectif» à Beaucourt, alors qu'à 20kilomètres il est prévu d'agrandir l'usine implantée récemment à l'Aéroparc de Fontaine, qui assemble jusqu'à présent les pièces fabriquées à Beaucourt. La direction promet une centaine d'embauches à Fontaine. Mais quand? Après avoir d'abord licencié, voire fermé Beaucourt?

La manifestation du 3 février à Belfort avait été organisée à l'occasion d'une rencontre prévue entre le préfet, les syndicats et la direction. Celle-ci n' est pas venue, déclarant: «Nous ne souhaitons donc pas légitimer la position de la CGT, qui a tenu à faire de cette réunion un lieu de revendication.» Elle ajouta qu'elle se rendrait à une nouvelle rencontre «dès que les organisations syndicales seront prêtes à échanger dans un climat propice à un dialogue constructif».

Mais le problème n'est pas de dialoguer gentiment, c'est de faire reculer les patrons.