Plan seniors pour l’emploi : Encore un cadeau aux patrons08/02/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/02/une1958.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Plan seniors pour l’emploi : Encore un cadeau aux patrons

Dans la série de mesures qui accompagnent le «plan seniors pour l'emploi» qui, sous prétexte de relancer l'emploi des salariés âgés, consacre en fait des emplois précaires comme le CDD renouvelable réservé aux seniors, le gouvernement a fait passer en douce la suppression progressive de la taxe Delalande.

Créée en 1987, cette taxe devait inciter les patrons à ne pas licencier les salariés âgés, en les obligeant à payer à l'Unedic une contribution variable en fonction de l'âge du travailleur et de l'effectif de l'entreprise (plus ou moins de cinquante salariés). Cette taxe n'a guère eu d'effet sur le chômage des seniors et n'a pas empêché les patrons de licencier, mais elle rapportait quand même près de 500 millions d'euros. À titre de comparaison, le «plan seniors» est doté de 10 millions d'euros pour 2006, soit près de cinquante fois moins.

Le gouvernement prend prétexte de l'importance du chômage des seniors pour annoncer la suppression totale de la taxe Delalande en 2010. En exonérant les patrons ce serait un «frein à l'embauche» qui serait levé. En tout cas il y a fort à parier que le seul résultat tangible de cette suppression sera que près de 500millions d'euros resteront dans les poches de patrons qui n'embaucheront pas plus de seniors qu'avant.

Comme quoi, quand Villepin annonce des mesures pour les seniors, les jeunes ou toute autre catégorie de salariés, ce sont les patrons qui en bénéficient.

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