Police : les forces d’un ordre à combattre05/07/20232023Journal/medias/journalarticle/images/2023/07/P5-1_En_novembre_2020_contre_la_loi_securite_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C188%2C400%2C412_crop_detail.jpg

Leur société

Police : les forces d’un ordre à combattre

Nahel est la troisième personne abattue par la police lors d’un contrôle depuis le début de cette année. En 2022, treize personnes avaient été assassinées de cette façon. À cela s’ajoutent les blessures graves, dont une bonne partie ne sont jamais médiatisées.

Illustration - les forces d’un ordre à combattre

Les autorités policières et les représentants de l’État justifient cette violence en parlant d’une augmentation des infractions, et en particulier des refus d’obtempérer. Mais comment ne pas être révolté par le décalage entre ce prétexte, que les délits soient réels ou non, et le fait d’assassiner froidement leur auteur ? Pour l’État, la lutte contre la délinquance sert de prétexte pour justifier le renforcement de la violence policière. Les policiers auteurs de violences se savent protégés, et l’extrême clémence de l’appareil judiciaire envers eux en atteste. L’agent qui a tué Nahel avait été auparavant décoré pour son « travail » durant le mouvement des gilets jaunes, lui aussi sévèrement réprimé.

La véritable raison d’être des violences policières est la nécessité de contraindre les pauvres à accepter leur condition et à rester dans leurs ghettos sans se révolter. La violence d’État est clairement dirigée contre les milieux populaires, contre les habitants des quartiers pauvres, contre les travailleurs, surtout lorsqu’ils luttent. Récemment, on a vu le comportement des policiers envers les grévistes de Vertbaudet, qui ne faisaient que revendiquer de meilleurs salaires. Cette violence est indispensable lorsqu’il s’agit de faire accepter une loi antiouvrière, comme la réforme des retraites.

Face à ces violences policières, beaucoup réclament que l’on change les lois ou les procédures réglant l’action de la police. Mais, même avec d’autres règles, la violence y compris létale resurgit de la part d’une police dont la mission fondamentale est de maintenir un ordre social injuste. Celle-ci a pu tuer Malik Oussekine en 1986. En 1961, elle tuait les manifestants algériens à Paris, par centaines, puis ceux de nationalité française au métro Charonne, quelques mois plus tard. En 1891, à Fourmies, neuf ouvriers qui manifestaient, dont deux enfants, étaient fauchés par les balles de l’armée, l’autre bras armé de l’État.

La violence de la police est d’abord celle d’une société de classes, d’un système d’exploitation qu’il faut renverser.

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