Plus de 500 milliards d’euros sont déposés sur les livrets A et les livrets de développement durable. Il convient, expliquent les deux sénateurs, « dans un contexte d’économie de guerre », qu’une partie de cette épargne puisse être « fléchée » automatiquement vers l’industrie d’armement. Autrement dit, il ne suffira pas de restreindre les crédits aux hôpitaux, à l’enseignement et à tout ce qui est utile à la population pour financer les Dassault, Thales et autres Safran. Le Sénat voudrait demander en plus à la population qui a encore les moyens de faire des économies de les mettre volontairement à leur disposition, pour être victime consentante de la guerre qu’ils préparent.

Cette idée n’est pas nouvelle. Déjà, pour la Première Guerre mondiale, les recettes fiscales n’avaient couvert que 16 % des dépenses. L’État eut recours à la planche à billets et à des emprunts dits perpétuels, autrement dit non remboursables, portant un taux d’intérêt compris entre 5 % et 5,5 %, annoncés à chaque fois par des affiches exaltant le patriotisme, de façon à faire adhérer un maximum de monde à cette boucherie. Et il faudrait avoir envie de recommencer !