Crise financière : Le pire est à venir26/04/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/04/une2282.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Crise financière : Le pire est à venir

Lundi 23 avril, les marchés boursiers européens ont connu une forte baisse, montrant le peu de confiance des « investisseurs » dans leur propre économie. Les institutions financières internationales témoignent du même état d'esprit : le FMI vient de provisionner 400 milliards de dollars pour faire face à un nouveau développement de la crise.

Mais le pessimisme, ou le réalisme, n'empêche pas les affaires. Puisque les spéculateurs ne prévoient pas d'amélioration de la situation, ils parient donc sur la baisse, la récession, la catastrophe. C'est ce que font les grandes banques internationales, qui continuent à spéculer sur les différences de taux de crédit entre les divers pays de la zone euro. L'Italie, l'Espagne et le Portugal, comme la Grèce avant eux, doivent payer de plus en plus cher pour emprunter aux banquiers les sommes destinées à rembourser ces mêmes banquiers. Ces États s'enfoncent ainsi dans la spirale d'une dette de plus en plus élevée. La note est présentée aux travailleurs sous forme de licenciements, réduction des salaires, pensions et retraites, démantèlement des services publics, augmentation des impôts sur la consommation.

Les Pays-Bas à leur tour sont l'objet d'une attaque des banquiers, d'autant plus que leur gouvernement vient de tomber lors du vote d'un plan d'austérité. Le taux d'intérêt consenti à l'État français par les banquiers vient lui aussi d'augmenter.

La spéculation est encore aiguisée par la perspective de la récession. Depuis six mois maintenant la production de biens matériels, la seule véritable production de richesses, celle que les financiers se partagent en définitive, stagne. C'est ce qu'indiquent les indices dits PMI, qui mesurent les commandes passées par les directeurs des achats des entreprises privées. Ils achètent, bien sûr, mais moins. L'économie continue de tourner mais, disent les économistes, elle se « contracte ». Sous cette expression délicate se cache la mise à la rue de millions de travailleurs de par le monde. Car la première conséquence de cette contraction de l'économie productive, y compris dans les pays exportateurs comme la Chine et l'Allemagne, est l'augmentation du chômage.

Contraction ou non, les capitalistes veulent maintenir leurs profits. Le ralentissement de l'économie, même s'il n'est pas catastrophique, entraîne des attaques redoublées du grand patronat : les capitalistes veulent garder ou augmenter leur part d'une richesse produite qui va en s'amenuisant. La crise de leur système, l'écroulement des Bourses, leur servent encore de moyens de chantage pour tenter de faire passer leurs diktats. Il n'y a aucune raison que les travailleurs les acceptent.

Toute l'histoire atteste que ce chemin ne se fera pas sans que les travailleurs se révoltent. Et, de contraction en contraction, le capitalisme finira par accoucher d'une révolution.

Partager