Pour les profits des afficheurs : Ça l'affiche bien26/04/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/04/une2282.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Pour les profits des afficheurs : Ça l'affiche bien

C'était promis : le Grenelle de l'environnement devait accoucher d'un décret limitant la prolifération des panneaux publicitaires. Mais les sociétés d'affichage (JCDecaux, Clear Channel, etc.) en ont décidé autrement.

« Cette réglementation va enfin stopper la lente dégradation de nos paysages urbains et périurbains et améliorer notre cadre de vie et l'image même de nos villes », déclarait la ministre de l'Écologie d'alors, Nathalie Kosciusko-Morizet, en février 2011. À l'époque, ces propos étaient déjà nettement exagérés. Selon l'association de défense de l'environnement Paysage de France, les panneaux de 4 mètres sur 3 et de 8 m² sont au nombre de 400 000, et bien peu étaient promis à la trappe par la nouvelle réglementation.

Mais aujourd'hui, ce que la ministre présentait comme une « disposition phare du Grenelle de l'environnement » s'est nettement évaporé. Les sociétés d'affichage ont obtenu que le délai de mise en conformité des panneaux publicitaires non seulement avec les dispositions du fameux décret, mais aussi avec les règlements communaux ou intercommunaux de publicité, passe de deux à six ans.

Ainsi donc, ces panneaux publicitaires qui n'agrémentent ni les villes ni les paysages connaîtront de nouveaux printemps. Cette disposition a été inscrite en catimini dans la loi du 23 mars dernier, dite de « simplification du droit », la même qui aggrave la flexibilité du travail. Et voilà comment, après une annonce pour la galerie, on peut revenir en arrière en douce, en faisant une fleur aux sociétés d'affichage.

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